La Comédie-Française a vu grand, très grand. Trop grand... Un immense écran occupe toute la hauteur et la largeur de la scène. Le spectacle s'ouvre par un film... Ce spectacle, c’est l'un des plus attendus de la saison au Français, comme on dit, la règle du jeu adaptation d'un des plus grands films de Jean Renoir. Et c'est un four total ! On a rarement lu critique aussi violente que celle du Figaro ce matin dans ses pages cultures sous la plume d'Armelle Héliot : "Le laborieux pensum de la metteuse en scène Christiane Jatahy nous ferait croire que les artistes de la troupe ne savent ni jouer, ni bouger ni chanter, qu'ils sont cette petite bande narcissique et désinvolte qui présente un spectacle empruntant à la télévision la plus racoleuse à la démagogique adresse au public, bref tout ce qui nourrit la médiocrité et la vulgarité au théâtre."
La metteuse en scène fait exploser le Français, écrabouille les comédiens, les rend niais et ringards, le résultat est piètre, l'ennui ne nous quitte pas, rien pour émouvoir ou étonner. C’est moche, disloqué, tout flotte, rien n'est tenu ni cadré. Quant à l'apothéose avec drone et images filmées, autant aller à la foire du Trône. On est là face à l'une des plus vaines entreprises de l'histoire de la comédie française. C'est la règle du jeu. Fermer le ban, mais s'exposer à la critique, c'est aussi ça la règle du jeu.
Qu'ont en commun Nathalie Arthaud, Gérard Schivardi, Jacques Cheminade ? Leur score n'a pas dépassé la barre de 1% à la présidentielle, et c'est le magazine du Monde qui s'intéresse à ces nanocandidats dont le poids électoral se réfugie derrière la virgule après le 0 quand les résultats s'affichent à la télé le soir du premier tour.
Ces futurs perdants microscopiques promis à une fin sans gloire sont une cinquantaine. Ils ont jusqu'au 17 mars pour réunir les 500 parrainages et pouvoir se présenter. Parmi eux, donc, Jacques Cheminade, 75 ans, resté célèbre pour ses sorties iconoclastes baptisées "les cheminaderies". Il espère participer à sa 3e présidentielle, il avait 0.28% en 95, 0.25% en 2012...
Souvenez vous aussi de Gérard Schivardi, nanocandidat de 2007, caricaturé sous les traits d'un ivrogne et bas du front. "Je l'avais très mal pris", dit-il aujourd'hui. Il aurait bien aimé jouer à nouveau le rôle du petit maire qui déboule sur les plateaux de télé pour interpeller les puissants de sa voix rugueuse et chantante. Mais pour 2017, il a vite jeté l'éponge, c'est devenu trop compliqué d'avoir les 500 parrainages, les noms des maires qui parrainent étant désormais publiés.
Tant mieux, diront certains. Moins de nanocandidats, c'est moins de voix éparpillées, et à gauche personne n'a oublié qu'il avait manqué 195.000 voix à Lionel Jospin en 2002 pour aller au second tour. Cela dit, un nanocandidat peut devenir macro. Souvenons-nous qu'en 1974, un homme avait recueilli 0.75% des voix... C'était Jean-Marie Le Pen.
La vraie campagne qui voit grand... C'est L'Humanité qui relève ce matin que Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, se rend aujourd'hui en Creuse, à Saint-Martial-le-Vieux, sur le plateau de Millevaches, pour apporter son soutien aux éleveurs de la ferme dite des 1000 veaux. Cette ferme est en fait un centre d'engraissement qui peut accueillir jusqu'à 1400 broutards, mais surtout, la gigantesque étable se double d'un atelier de méthanisation et de production photovoltaïque, énergie revendue au prix fort à EDF. La production animale devient ainsi un sous-produit de la fabrication et de la revente énergétique, bien plus lucrative, dit la confédération paysanne.
L'économie circulaire devient la caution qui justifie l'industrialisation de l'agriculture. Que le Premier ministre se rende sur place légitime en fait le soutien du gouvernement aux élevages XXL, et donc à l'agriculture productiviste, un modèle qui détruit tout un pan de l'agriculture locale. Les citoyens ne veulent pas de ses fermes usines, affirme la confédération paysanne, ils veulent voir des vaches dans des pâturages.
Peut-être avez-vous la chance d'aller au ski pendant ces vacances. Le Parisien en fait sa une ce matin : où skier sans se ruiner ? Eh bien pas la peine de voir grand, ce sont les petites stations qui sont au sommet. Elles font le plein pendant ces vacances. Principal atout : le prix. Le journal a comparé une semaine de ski à Metabief, dans le Doubs, et une semaine à l'Alpe d'Huez. C'est du simple au double. La Bresse, Les Rousses, le Schnepfenried, des stations authentiques, nous dit le journal, qui font que les sports d'hiver redeviennent une activité familiale raisonnable.
Mais le ski c'est aussi un sport, et Libération se pose ce matin une question : les skieurs professionnels qui participent en ce moment aux mondiaux de Saint-Moritz ont-ils peur quand ils s'élancent en haut de la piste ? Dimanche à Saint-Moritz, la redoutable épreuve de descente a vu grand. Départ à 2840 mètres d'altitude, le début de la pente est si raide que le skieur passe en 6 secondes de 0 à 130 km/h.
La peur du vide, le vertige, le sujet est parait-il tabou chez les champions. C'est ce qui a fait décrocher Antoine Deneriaz il y a un an et demi : "Je ne me sentais plus apte à prendre tous ces risques." "Personne ne peut dire qu'il ignore la peur", dit aussi Adrien Théaux. "Il faut agresser la piste sinon c'est elle qui fait ce qu'elle veut de nous". On apprend que certains s'enfilent un petit verre de rhum discrètement avant le départ. C'est à lire dans Libération, qui fête ce matin son 11.111e numéro. Alors c'est drôle, normalement la presse fête son 200e ou son 1000e, Libération a préféré s'arrêter sur ce nombre bizarre et répétitif : un alignement de cinq 1 avec d'incroyables particularités. Par exemple, le carré de 11.111 forme un nombre palindrome, c'est-à-dire parfaitement symétrique : le carré de 11.111 c'est 123.454.321.
Bienvenue dans le monde merveilleux des nombres premiers de Mersenne, du nom de Marin Mersenne, un mathématicien, qui a travaillé toute sa vie sur ce chiffre qui ne se divise que par lui même. Marin Mersenne, homme d'Église né dans la Sarthe, ça ne s'invente pas.
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