"Alain Juppé est l'homme de la situation". Au micro de RTL, mercredi 2 novembre, Valérie Pécresse a dressé des louanges au maire de Bordeaux pour expliquer son choix de le soutenir dans le cadre de la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2017. La présidente LR de la région Île-de-France considère ainsi qu'il sera "la bonne personne à la bonne place" pour mener les "réformes économiques audacieuses" et aussi incarner "la fonction présidentielle".
L'annonce de ce soutien était particulièrement attendu. L'ancienne ministre était convoitée de toutes parts. "C'est un soutien de poids", s'est réjoui Pierre-Yves Bournazel, porte-parole d'Alain Juppé, contacté par RTL.fr. À deux semaines du premier tour de la primaire, ce ralliement tombe à point nommé pour Alain Juppé, d'autant que ce soutien peut lui apporter beaucoup.
Elle a beau répéter "ne pas avoir l'intention de quitter l'Île de France" et assurer être investie "à 150% dans la région", Valérie Pécresse demeure fortement pressentie pour devenir la première ministre d'Alain Juppé, s'il est élu le 7 mai prochain. Le maire de Bordeaux avait très clairement laissé entendre que le poste pouvait lui revenir. Dans une interview au Journal du Dimanche, le 2 octobre, il avait affirmé qu'un "panel très large de candidats possibles" existaient pour Matignon avant d'ajouter : "Et pourquoi pas une femme ?"
Si le nom de Valérie Pécresse revient avec insistance, c'est aussi parce que l'entourage du candidat ne se cache pas pour vanter les mérites de la présidente de région. Jean-Pierre Raffarin, soutien actif d'Alain Juppé, déclarait début octobre sur BFM TV : "C'est une responsable politique de grande qualité. Je pense qu'elle a des compétences. Elle a été un bon ministre, j'ai travaillé avec elle du temps de Jacques Chirac et par la suite. C'est quelqu'un qui a de l'étoffe, qui sait décider, travailler, une grosse bosseuse qui sait ce qu'elle veut". Celui qui a justement dirigé le gouvernement entre 2002 et 2005 considère qu'elle "a la dimension" pour être la deuxième tête de l'exécutif.
Ce statut d'envergure, Valérie Pécresse l'a notamment obtenu en ayant donné naissance à la réforme sur l'autonomie des universités. Cette loi, adoptée en août 2007 pour notamment donner plus de pouvoir aux chefs d'établissements de l'enseignement supérieur, représente pour la droite l'une des meilleures actions du quinquennat de Nicolas Sarkozy. À l'époque, sept des huit présidents d'universités avaient d'ailleurs salué cette "évolution". "C'est une femme très offensive. Elle incarne une droite qui gagne et qui rassemble. Elle ne fait pas dans la politique politicienne", estime Pierre-Yves Bournazel, qui avait été désigné tête de liste à Paris par Valérie Pécresse lors des régionales 2015.
En plus d'être potentiellement en mesure de proposer un ticket solide pour la présidentielle, ce que Nicolas Sarkozy a déjà acté en choisissant François Baroin comme futur premier ministre, Alain Juppé peut aussi se réjouir de revenir à la hauteur de son rival en termes de soutiens de président de région. Car en face, l'ancien chef de l'État pouvait activement compter sur Christian Estrosi (Provence-Alpes-Côte d'Azur) et Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes).
Alain Juppé peut donc désormais revendiquer le soutien d'une personnalité politique à la tête de la première région de France en termes de population (12 millions d'habitants) et qui a été élue aux régionales par un peu plus de 1,6 million d'électeurs (43,8%) face à la liste de Claude Bartolone. De tous les présidents de conseils régionaux, Valérie Pécresse est donc sans doute celle dont la voix porte le plus. "C'est une femme de rassemblement. Elle agit et réforme comme c'est le cas pour les transports ou encore le décloisonnement des territoires", commente Pierre-Yves Bournazel. Reste à savoir ce que va choisir Xavier Bertrand (Hauts-de-France), qui retarde l'échéance.
Valérie Pécresse apporte encore un peu plus de crédibilité au projet d'Alain Juppé, notamment en raison du temps qu'elle a pris pour étudier les différents programmes. Au micro de RTL, mercredi 2 novembre, elle confirme avoir envoyé une lettre aux candidats de la primaire de la droite afin d'y exposer sa vision de la France et ses attentes, notamment sur les réformes économiques et les mesures en faveur d'un État décentralisé. On sait aussi qu'elle s'est entretenue plusieurs fois avec ces mêmes candidats avant de faire son choix "mûri".
En tant que chiraquienne, il est vrai que sa sensibilité politique de base la rapprochait logiquement du clan juppéiste. Mais entre-temps, elle avait offert son soutien à Nicolas Sarkozy, du temps de sa présidence, puis à François Fillon, lorsqu'il était en campagne pour prendre la tête de l'UMP. Pour Alain Juppé, attirer Valérie Pécresse dans son giron n'était donc pas une si mince affaire. Cela tend à renforcer le côté rassembleur du candidat.
"C'est vrai qu'aujourd'hui, avec à la fois la féminisation, la compétence, la jeunesse et la génération, Valérie Pécresse coche un certain nombre de cases", disait Jean-Pierre Raffarin à son sujet. Il est vrai que le jeune âge politique de l'ancienne députée des Yvelines, 49 ans, constitue un atout non négligeable pour Alain Juppé, dont les détracteurs aiment le railler sur son âge comme ce fut encore le cas lorsque son affiche de campagne a été dévoilée.
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