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Manuel Valls en Chine : un déplacement aux allures présidentielles
DÉCRYPTAGE - Le Premier ministre effectue un déplacement de trois jours en Chine, où il a été accueilli comme un chef d'État, pendant que François Hollande s'occupe d'affaires nationales à Paris.
Manuel Valls aux côtés de son homologue chinois Li Keqiang, le 29/01/15
Crédit : FRED DUFOUR / POOL / AFP
Accueil en grandes pompes, une chorale qui entonne l'air des Choristes en son honneur, une délégation composée de chefs d'entreprises (EDF, Thales, Airbus, GDF Suez, Areva, etc) et de personnalités politiques (Jean-Pierre Raffarin, Laurent Fabius)... Le déplacement de Manuel Valls en Chine, du 29 au 31 janvier, revêt clairement un fort aspect présidentiel.
La discrétion imposée à François Hollande
Le Premier ministre, qui effectue ce voyage dans un but principalement économique, doit signer plusieurs accords commerciaux avec ce partenaire économique auprès duquel la France ne pèse pas encore très lourd. La part de marché de la France en Chine ne s'élève qu'à 1,18%, alors qu'il s'agit de notre cinquième fournisseur, avec une part de marché dans l'Hexagone de 7%, selon le ministère des Affaires étrangères.
Dans le même temps, François Hollande est resté en France afin de s'occuper d'affaires intérieures concernant l'École et la politique de la ville. Le président de la République, ragaillardi par les très bons sondages post-attentats des 7, 8 et 9 janvier, doit en effet préparer sa conférence de presse du 5 février prochain.
La communication avant tout
Manuel Valls a donc le champ libre et toute l'attention des médias pour promouvoir la politique de son gouvernement, son caractère "pro-business", déjà vanté lors de déplacements effectués en Allemagne et au Royaume-Uni, et saluer, au nom de la France, les investissements chinois dans l'aéroport de Toulouse et Club Med.
Fort d'un sondage selon lequel 72% des Français le considèrent comme un "meilleur président" que François Hollande, Manuel Valls peut donc profiter de ce déplacement pour poursuivre sa campagne de séduction auprès des Français. Si selon Matignon, aucun contrat majeur ne devrait être signé au cours de ces trois jours, ce voyage chinois devrait quand même constituer une belle opération de communication pour le Premier ministre, dont les résultats dans les sondages en vue de la prochaine présidentielle sont toujours meilleurs. Et désormais plus élevé que ceux... de François Hollande.
