Quatre-vingt-dix minutes de discours, lundi 9 juillet, pour Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles. Le Président s'est présenté comme "humble mais résolu". Il a fait exercice d'humilité, dans le sens où il ne s'est pas montré arrogant ou cassant, ou donneur de leçon comme il a pu l'être.
Il a fait des efforts pour ce discours. Il a pris conscience, au moins pendant une heure et demie, des reproches qui lui étaient faits sur son style présidentiel, sur sa façon de se comporter son côté "sûr de lui". Il dit d'ailleurs : "Je sais que je ne peux pas tout et je ne réussirai pas tout".
Mais personne n'est dupe. Emmanuel Macron est tout, sauf humble. Sinon il n'aurait pas été président de la République. Sinon il n'aurait pas la certitude qu'il va réformer ce pays. L'humilité ce n'est pas l'apanage des présidents. L'humilité ce n'est pas une vertu de leader.
Si Jupiter est humble, pardon mais ce n'est plus Jupiter ! Non "humble" c'est pour les moines, pas pour Macron !
Résolu ? Il l'est, indéniablement. Déterminé ? Là, pas de doute. Ce qu'il est venu dire, c'est que la première année de son mandat n'était qu'un début, et que le rythme va continuer à fond.
Résolu oui, à poursuivre la transformation du pays. Résolu à combattre ce qu'il appelle les "inégalités de destin", c'est-à-dire lutter non pas pour vous aider à mieux vivre votre condition, mais à sortir de votre condition.
Résolu à proposer un nouveau contrat social, à construire l'État providence du XXIe siècle basé sur des droits et des devoirs - "Tout le monde, dit-il, a droit à la protection, mais chacun doit prendre ses responsabilités".
Humble c'est pour les moines, pas pour Macron !
Alba Ventura
Résolu, vous le voyez, dans sa dialectique macronienne. Le "et en même temps" qu'il affectionne tant. Comme lorsqu'il rappelle que "lorsqu'on veut défendre les salariés, il faut d'abord défendre les entreprises". Ou comme lorsqu'il explique qu'il n'y a pas d'un côté l'économique, et de l'autre le social, mais les deux ensemble.
Résolu vous l'avez compris à doubler la mise des réformes. Avec, à venir, le "plan pauvreté", la réforme de l'État, celle de l'assurance-chômage, de l'apprentissage, des retraites, de la dépendance, de l'hôpital. Tout cela assorti de la maîtrise des dépenses publiques.
Une équation pas simple à résoudre. Et pas seulement sur le plan budgétaire, mais aussi en terme de mise en œuvre. Emmanuel Macron voit-il trop grand ? Je pense surtout qu'il est obsédé par l'idée de réparer ce qui n'a pas été fait. Et à ce titre, il est extrêmement volontariste.
Il est tellement "résolu" qu'il en devient "étourdissant". Il va vite, il remue tellement fort qu'il y a le risque de l'incompréhension. Le risque que l'on ne comprenne plus le sens. L'enjeu pour lui va être la pédagogie.
Il s'est dit humble, mais il a du mal à se mettre à la place des gens, à hauteur d'homme. Son sujet, à l'allure à laquelle il entend mener les choses, c'est vraiment d'être entendu de tout le monde et compris par tout le monde. Peut-être est-il nécessaire parfois de perdre un peu de temps pour se faire comprendre.
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