Loi Travail : "Les syndicats n'ont pas encore gagné la bataille de la mobilisation, mais le gouvernement a déjà perdu la bataille de la communication", estime Alain Duhamel

Ils étaient 224.000 selon la police, 400.000 selon les syndicats à défiler dans les rues de France pour dire non au projet de loi El Khomri sur la réforme du Code du travail. Une mobilisation à l'appel des syndicats et des organisations étudiantes. L'Unef, principal syndicat étudiant a expliqué que près de 100.000 étudiants et lycéens avaient pris part à ces rassemblements. Pour autant, le sort de la réforme du Code du travail n'est pas réglé selon Alain Duhamel. "Ça ne pouvait pas l'être car cette journée était une journée de test, de prise de température. Ça ne pouvait donc ni réussir, ni échouer", estime l'éditorialiste. 

"En réalité, le rendez-vous qui va compter, ça va être au début de la semaine prochaine, quand Manuel Valls recevra de nouveau l'ensemble des représentants des syndicats et du patronat. C'est à ce moment-là qu'on verra s'il y la possibilité, ou pas, d'un accord avec les syndicats réformistes", analyse Alain Duhamel. 

Les étudiants sont réellement mécontents et anxieux.

Alain Duhamel

Après cette journée de manifestation, Alain Duhamel estime que pour le moment, les syndicats n'ont pas remporté la bataille de la mobilisation, mais que le gouvernement a, de toute façon, perdu celle de la communication. "Il y a six mois, lorsqu'on demandait aux Français leur avis sur les projets de réforme, ils étaient pour, aujourd'hui, c'est l'inverse", explique le journaliste.  

Les syndicats étudiants, souvent présentés comme peu influents, parviennent tout de même à mobiliser de nombreux lycéens et étudiants parce qu'ils "sont réellement mécontents et anxieux. Ils ont de vraies raisons" pour descendre dans la rue.