"La moitié des actes racistes en France sont antisémites", rappelle Dominique Reynié
REPLAY - Selon un rapport récent de Fondapol en collaboration avec l'IFOP les agressions antisémites ont été multipliées par trois ces 10 dernières années.
L'agression antisémite dont a été victime un jeune couple de Créteil lundi a particulièrement choqué et selon l'étude publiée par Fondapol avec l'IFOP ce fait divers n'est pas un cas isolé. L'antisémitisme n'a pas cessé d'augmenter dans l'opinion publique française ces dix dernières années.
Une explosion du nombre d'agressions antisémites
"Entre la première décennie, 1994-2004, et la seconde décennie, 2004-aujourd'hui, le nombre des agressions a été multiplié par trois", explique Dominique Reynié, le directeur général de Fondapol qui précise : "Il s'agit bien d'agressions, et non pas d'opinions. Et si on considère les sept premiers mois de l'année 2014, ajoute-t-il, de janvier à juillet, par rapport au sept premiers mois de l'année 2013, la hausse des agressions a été pratiquement de 100%.'"
L'antisémitisme s'étend aux pays démocratiques d'Europe et du monde démocratique. "Mais en France, c'est très fort, la poussée est considérable, déplore Dominique Reynié. La moitié des actes racistes en France sont des actes antisémites, rappelle-t-il. Et il faut rappeler que la communauté juive en France représente moins de 1% de la population. Donc moins de 1% de la population reçoit la moitié des actes racistes dans ce pays."
Moins de 1% de la population reçoit la moitié des actes racistes dans ce pays.
Dominique Reynié
"Il ne faut pas se tromper d'évaluation et, dans sa globalité, la société française n'est pas antisémite, tient toutefois à préciser Dominique Reynié. Il y a de fortes résistances à tous ces préjugés, un attachement à la mémoire. Tout ceci peut paraître rassurant.
Les quatre piliers de l'antisémitisme
Selon Dominique Reynié, le premier foyer de l'antisémitisme : "ce sont les proches du Front National et les électeurs de Marine Le Pen. C'est là, où les préjugés antisémites sont les plus répandus, les plus largement partagés.
"Le deuxième foyer, poursuit-il, c'est tout à fait nouveau comme étude, c'est une partie de la communauté musulmane française, puisque nous avons interrogé un échantillon spécifique de musulmans français. Il y a un lien entre la pratique de l'islam et l'attachement à la reconnaissance, au partage de préjugés antisémites."
Il y a un lien entre la pratique de l'islam et l'attachement à la reconnaissance, au partage de préjugés antisémites.
Dominique Reynié
"Le troisième foyer se trouve du côté des proches du Front de Gauche et des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, explique Dominique Reynié, là on a tous les préjugés qui associent la communauté juive et le capitalisme, l'argent, les thématiques de l'argent."
"Et puis enfin, poursuit Dominique Reynié, et ça, ça a quelque chose à voir avec le fait divers de Créteil, en tout cas c'est l'hypothèse que je ferais. Le quatrième foyer, c'est les réseaux sociaux, les forums de discussions, et en particulier les sites de partages de vidéos." Le directeur de Fondapol déplore qu'"une partie de la société ignorante", notamment chez les jeunes, soit "nourrie par un faux savoir, de fausses informations qui les amènent au délire ou à des comportements absolument meurtriers".
