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Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice
Crédit : AFP / Bertrand Guay
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Nommé ministre de la Justice le 27 janvier après la démission de Christine Taubira, Jean-Jacques Urvoas était plutôt discret depuis son arrivée au gouvernement. Il sort de sa réserve dans une interview accordée au JDD le 3 avril et c'est un état de la justice française alarmant qu'il dresse. "Sinistrée", "en état d'urgence absolue" : le garde des Sceaux décrit dans l'entretien une justice "à bout de souffle", avec un ministère qui "n'a plus les moyens de payer ses factures". Jean-Jacques Urvoas rappelle avoir dit à son arrivée que "la justice était au bord de l'embolie", mais "depuis que je pousse la porte des juridictions, je dis plutôt qu'elle est sinistrée...", s'alarme-t-il.
Le garde des Sceaux donne plusieurs exemples de ce sinistre, parmi lesquels : "la direction de l'administration pénitentiaire a 36 millions d'euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus", ou encore, "l'État a une dette de 170 millions d'euros" de frais d'interprètes, de laboratoires d'analyses ADN, d'experts, d'écoutes téléphoniques. "Tous ces prestataires privés sont payés au minimum avec quatre mois de retard", déplore le ministre.
Je connais même un tribunal où on n'imprime plus les jugements, parce qu'il n'y a plus d'argent pour les ramettes de papier.
Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice
Jean-Jacques Urvoas assure qu'"énormément d'efforts" ont été faits depuis 2012 "sur les créations de postes", de magistrats notamment. Mais, dit-il, "les budgets de fonctionnement n'ont pas suivi". Ainsi, poursuit le ministre, "je connais même un tribunal où on n'imprime plus les jugements, parce qu'il n'y a plus d'argent pour les ramettes de papier". Dans cet entretien au JDD, le ministre rappelle par ailleurs sa volonté de mener à bien le projet de réforme constitutionnelle sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), destiné à renforcer l'indépendance des magistrats.
"Cette réforme consiste à faire nommer les procureurs par le CSM, autrement dit à enlever au politique ce pouvoir de nomination", explique-t-il. "Voir poindre à nouveau aujourd'hui des tentations de nominations politiques de procureurs me fait dire que cette réforme du CSM, qu'appellent de leurs vœux tous les magistrats, est absolument nécessaire", déclare le ministre.
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