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Jean-Luc Mélenchon, vendredi 22 août 2014.
Crédit : ROMAIN LAFABREGUE / AFP
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"Il n'y a ni crise, ni quoi que ce soit", a insisté Jean-Luc Mélenchon au moment d'annoncer vendredi 22 août qu'il abandonnait la coprésidence du Parti de Gauche. Ce retrait s'inscrit selon lui dans le cadre d'une réorganisation du parti.
Mais, "l'échec politique est tel que nous craignons le pire : que cela tourne mal avant la fin du quinquennat", a-t-il tout de même expliqué dans un entretien téléphonique à l'AFP. Car il y a en effet dans son attitude un aveu d'échec : après une campagne plutôt réussie en 2012, le Front de Gauche n'a réussi pas à capitaliser sur son relatif succès.
"À la fin ce sera eux contre nous", a plusieurs fois affirmé Jean-Luc Mélenchon à propos du Front National. Mais force est de constater qu'il n'a pas atteint son objectif de combattre efficacement son ennemi numéro 1, le parti de Marine Le Pen.
Déjà, aux législatives de 2012, Jean-Luc Mélenchon avait perdu son pari d'affronter sur ses terres la chef du Front National à Hénin-Beaumont. Il s'était fait éliminer dès le 1er tour, face à une Marine Le Pen en tête avec 42% des voix.
Mais le coup le plus dur est arrivé aux européennes de 2014 : le Front National est arrivé en tête du scrutin pour la première fois lors d'une élection nationale, avec 24,85% des voix, tandis que le Front de Gauche faisait un peu plus de 6%.
La victoire du Front National a été un véritable coup dur pour Jean-Luc Mélenchon, visiblement très ému le soir des résultats.
Le Front de Gauche n'a pas survécu à l'arrivée au pouvoir du PS. L'alliance entre les communistes et le Parti de Gauche s'est déchirée sur la stratégie à adopter face aux socialistes. Tandis que les communistes prônaient l'entente cordiale avec le PS, les mélenchonistes appelaient à une opposition du plus frontale.
Les élections municipales de 2014 ont fait exploser les divergences. Pour s'assurer quelques sièges, les communistes se sont alliés avec les socialistes dans plusieurs villes, notamment à Paris, ce que Jean-Luc Mélenchon n'a pas du tout digéré. "Tout ça a été planté pour une poignée de postes aux municipales", pestait-il encore ce vendredi.
Jean-Luc Mélenchon rêvait de voir le Front de Gauche incarner l'alternative face à un parti socialiste de plus en plus sociale-démocrate. Mais il n'a pas réussi à faire émerger un mouvement audible à la gauche de la gauche. "La voix de son parti ne résonne plus au Palais-Bourbon", constatait récemment le député PS Jean-Jacques Urvoas, interrogé par l'Express.
La stratégie des communistes aux municipales a brouillé le message politique du Front de Gauche, et le mouvement n'a pas réussi à attirer vers lui les frondeurs du PS ou les écologistes déçus par la présidence de François Hollande.
Jean-Luc Mélenchon a indiqué vendredi qu'il ne participerait pas au conseil national du Front de Gauche, le 6 septembre. Cette décision signe en quelque sorte la mort du mouvement.
Le leader d'extrême gauche a désormais un nouveau combat : il veut se mettre "en pointe pour aider à la formation d'un Mouvement pour la VIe République".
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon quitte la présidence du Parti de Gauche
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