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3 min de lecture
Jérôme Lavrilleux
Crédit : AFP / PATRICK KOVARIK
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Jérôme Lavrilleux est à ce jour le seul mis en cause à avoir reconnu son rôle dans l'affaire Bygmalion. Restant transparent, l'eurodéputé a annoncé lui-même sa mise en examen dans cette affaire ce lundi 15 juin.
Personnage central de l'affaire Bygmalion, cheville ouvrière des meetings de Nicolas Sarkozy en 2012, il a contribué à révéler le scandale, il y a un an, lors d'une mémorable confession télévisée.
Mais cela ne l'a pas empêché de subir le même sort que dix autres dirigeants de la campagne, ex-cadres de l'UMP ou de Bygmalion, la société prestataire des meetings via sa filiale Event and Cie.
L'ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy est donc poursuivi pour usage de faux, recel d'abus de confiance, complicité d'escroquerie et complicité de financement illégal de campagne électorale.
Les protagonistes de l'affaire Bygmalion
Crédit : S.Ramis/A.Bommenel, abm/kt/dmk / AFP
"J'ai été mis en examen sans aucune surprise puisque j'étais convoqué en vue d'une mise en examen", a lancé aux journalistes le député européen, à sa sortie du pôle financier de Paris, précisant que son audition avait duré six heures.
Bygmalion : Jérôme Lavrilleux mis en examen
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Le 26 mai 2014, Jérôme Lavrilleux était sorti de l'ombre pour révéler, à la suite de l'avocat de Bygmalion, le recours à un système de fausses factures. Mis en place dans un but : imputer des dépenses à l'UMP pour les sortir du budget officiel de la campagne, afin qu'il reste dans les limites autorisées (22,5 millions d'euros) et ne soit pas rejeté, ce qui a quand même été le cas.
Sur le plateau de BFMTV, la gorge nouée, Jérôme Lavrilleux avait concédé "un dérapage sur le nombre" de meetings, parlant d'"un train qui filait à toute vitesse". Une confession en forme de contre-attaque, car, à l'époque, les regards se tournaient vers celui dont il était le bras droit, le patron de l'UMP Jean-François Copé, accusé d'avoir favorisé Bygmalion, la société de communication fondée par ses proches.
Un an plus tard, les enquêteurs estiment que les fausses factures, imputées à l'UMP au titre d'événements fictifs alors qu'elles correspondaient à des meetings de la campagne, s'élèvent à la somme colossale de 18,5 millions d'euros. À ce stade, l'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy n'ont pas été entendus.
S'il est le seul côté UMP à avoir reconnu une fraude, Jérôme Lavrilleux a donné une version qui ne cadre pas avec celle des autres. En garde à vue en juin 2014, il a réfuté le rôle de donneur d'ordre. Les fausses factures ? Il en avait été simplement informé après une réunion à l'UMP, postérieure à la défaite de Nicolas Sarkozy. Les finances de la campagne ? Ce n'était pas son rôle.
Des dirigeants de Bygmalion situent, eux, la prise de décision fin mars-début avril, soit plusieurs semaines avant le premier tour, et prêtent à Jérôme Lavrilleux l'un des premiers rôles.
Devant les juges, Franck Attal le patron de la filiale Event and Cie, a affirmé que c'est Jérôme Lavrilleux qui lui avait demandé, au nom du parti, de recourir aux fausses factures.
De son côté, l'ex-directrice des ressources de l'UMP Fabienne Liadze a assuré avoir validé de bonne foi ces mêmes factures, après un feu vert de Jérôme Lavrilleux, en forme de "OK (...) de manière laconique dans le couloir", selon une source proche du dossier.
Si les récits ne concordent pas, des éléments de l'enquête montrent que le risque de franchir la ligne rouge était connu durant la campagne. Deux notes des experts-comptables, en date des 7 mars et 26 avril, tiraient la sonnette d'alarme. La première faisait état d'un montant de dépenses "budgétées" de 23,1 millions d'euros, en se basant sur une prévision de 15 meetings seulement, loin de la quarantaine de réunions organisées.
À ce stade, personne n'a mis en cause Nicolas Sarkozy. Mais son directeur de campagne Guillaume Lambert, mis en examen, a affirmé qu'il l'avait "informé" des "contraintes budgétaires" posées par la première note de l'expert-comptable, peu après la mi-mars. Ce à quoi le président-candidat aurait répondu de n'ajouter que "de petites réunions publiques".
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