Mardi 22 novembre, on a eu droit à haro sur Fillon ! IVG, homosexualité, politique étrangère : le favori de la primaire de la droite est la cible de toutes les attaques. C'est normal de s'intéresser de manière plus précise à ce que propose l'un des potentiels présidentiables. Il est le grand favori de ce scrutin. Du coup, il est normal de savoir ce qu'il a dans le ventre. Faut-il pour autant brûler François Fillon ? Est-ce que le Fillon bashing n'est pas un tout petit peu excessif ? François Fillon serait donc passé de l'ancien premier ministre sympathique et terne à l'incarnation du mal ? Il serait donc, comme le présente Libération, le "Tariq Ramadan des sacristies" ? Il faut s'arrêter deux secondes.
Ces critiques sont-elles exagérées ? Non, l'examen critique est légitime. Le passage au crible de ses propositions est nécessaire. Ce qui est exagéré, c'est le procès qui est fait de la part de la gauche qui, ô joie, s'est trouvé un adversaire, mais aussi de la part des juppéistes. Ce qui est exagéré, c'est de faire semblant de découvrir que François Fillon est vraiment de droite. Inutile de pousser des cris d'orfraie. Le Fillon catholique, ce n'est pas nouveau. Le Fillon fidèle de l'abbaye de Solesmes dans son fief de la Sarthe, on en parle depuis des lustres.
Ce qui est exagéré, c'est de faire semblant de découvrir que François Fillon est vraiment de droite
Alba Ventura
On savait qu'il avait voté contre la dépénalisation de l'homosexualité en 1981. Comme Chirac, comme Séguin à l'époque. On ne découvre pas qu'il a voté contre le PACS, ce qui ne l'empêche pas d'être le grand copain de Roselyne Bachelot. C'est ça aussi Fillon. Un Fillon contre l'IVG à titre personnel, mais qui ne reviendra pas sur le droit à l'avortement.
On ne découvre pas non plus qu'il est libéral. Il était déjà libéral. Dans son livre de 2006, La France peut supporter la vérité, il était déjà pour la fin des 35 heures et la réduction des effectifs de la fonction publique. Donc ce Fillon- là ne nous est pas étranger.
On ne découvre pas sa proximité avec Poutine. Mais c'est sans doute là son point de fragilité. Parce que son axe contredit la politique menée par la France. On n'est certes pas ennemi de la Russie, mais on n'est pas amie non plus. Et sur la Syrie, la France ne soutient pas d'alliance avec le régime de Bachar el-Assad. Là il faut qu'il précise ce qu'il veut faire, pour éviter qu'il y ait un loup. Parce que l'on a eu suffisamment de surprises avec des candidats qui ont changé d'avis ou qui étaient "flous". On peut faire confiance à Alain Juppé pour qu'il le pousse à clarifier.
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