Lorsqu'on lui demande s'il sera candidat à la présidence de la République en 2017, Emmanuel Macron joue la carte de l'ironie. "Je vous remercie de cette question spontanée et inattendue", rétorque-t-il mercredi 5 octobre au micro d'Yves Calvi sur RTL. "Nous essayons de construire un mouvement nouveau qui cherche à faire ce rassemblement politique. Ce n'est pas une aventure personnelle que je mène. (...) Je n'ai pas le sentiment, depuis le 6 avril dernier, de tourner en rond". Pour le prouver, l'ancien ministre était invité à donner son avis sur les thématiques qui questionnent actuellement l'actualité de la société française.
L'une d'entre elles, la laïcité, a monopolisé les débats de cet été 2016. Sabrina, auditrice de RTL, est Française de confession musulmane. Aujourd'hui âgée de 50 ans, elle est arrivée en France à l'âge de 10 jours. Celle-ci voudrait savoir si, à l'instar d'autres hommes politiques, Emmanuel Macron juge l'islam incompatible avec la République ? "Pas une seconde", rétorque Emmanuel Macron.
Nous devons être intraitables dans certains quartiers de la République où le communautarisme a pu s'installer.
Emmanuel Macron
"Nous sommes un pays où l'État est laïc. (...) La laïcité est une liberté, qui garantit la neutralité de l'État, des services publics, mais c'est ce qui permet à chacune et chacun de croire, dans son intimité, mais de pouvoir croire dans le respect plein et entier de tous ceux qui vivent autour de lui", poursuit l'ancien ministre. "Il n'y a, en France, aucun monothéisme, aucune religion qui soit un problème. Il y a des comportements qui peuvent être des problèmes et dans ces cas-là il faut sanctionner, il faut expliquer", nuance Emmanuel Macron. "Nous devons être intraitables dans certains quartiers de la République où le communautarisme a pu s'installer", développe-t-il.
La République française a selon lui pour objectif de conduire à "l'émancipation des individus et de la société". "La République, au nom de la laïcité, n'a pas à exclure". Lorsque la question du port du voile à l'université se pose, Emmanuel Macron se détache tout à fait du point de vue du Premier ministre Manuel Valls. Interdire le voile en milieu universitaire est, selon ses mots, "une mauvaise mesure". "L'université, c'est le rassemblement, le lieu d'expressions politiques, d'opinions. Par un laïcisme qui va plus loin que la laïcité, vous recréez du communautarisme", estime l'ancien locataire de Bercy.
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