Emmanuel Macron : pourquoi l'hypothèse d'un "Grand Bercy" s'éloigne-t-elle ?

Le "Grand Bercy" regroupant les ministères de l'Économie, des Finances et de l'Industrie ne verra finalement pas le jour. D'insistants bruits de couloir faisaient pourtant état de la volonté d'Emmanuel Macron de faire revenir Bercy à la configuration qui était la sienne avant l'arrivée de François Hollande. Les Échos, qui cite un ministre, annonce pourtant le contraire : "Emmanuel Macron n'est pas demandeur et ni l'Élysée ni Matignon n'en ont envie". Le journal ajoute que cela a aussi été confirmé par Bercy.


Mais pas question pour le ministre de l'Économie d'abandonner le "terrain de la réforme". "Le sujet n'est pas tant la question du périmètre que celle de la poursuite des réformes", évoque son entourage. Le protégé de François Hollande se retrouvera, malgré tout, "renforcé" dans ses fonctions car "il incarne toujours la volonté de réformer l'exécutif, même si ses sorties irritent les caciques du parti socialiste et font de l'ombre à Manuel Valls", analyse Les Échos.

Ce "super Bercy" avait toutefois un avantage majeur pour Emmanuel Macron, celui d'en faire un "poids lourd politique", comme cela a été le cas pour Laurent Fabius (2000-2002) ou encore Nicolas Sarkozy en 2004. Ce dernier était d'ailleurs ministre d'État, le plaçant après le premier ministre dans l'ordre protocolaire. C'est "exactement ce que ne veut pas Matignon" pour l'actuel ministre de l'Économie. "Celui qui a le leadership est celui qui occupe le 6e étage, soit Michel Sapin aujourd'hui, même si ce protocole ne reflète pas toujours la réalité", explique "un bon connaisseur de la maison", au journal.