À deux semaines des du premier tour des élections régionales, la campagne officielle débute ce lundi 23 novembre. Depuis une semaine, presque tous les meetings ont été annulés suite aux attentats de Paris et Saint-Denis. La campagne redémarre donc en ordre dispersé, avec des stratégies divergentes pour rattraper le temps perdu.
À gauche, le PS ne reprendra sa campagne que samedi 28 novembre, au lendemain de l'hommage national aux 130 morts aux Invalides. D'ici là, ni meetings, ni distributions de tracts. Et surtout "nous ne polémiquerons pas", a juré le premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Faire campagne, "ça voudrait dire se rediviser alors qu'on milite pour l'union nationale", a-t-il expliqué lundi matin.
Donné perdant dans une majorité de régions avant les attentats, le Parti socialiste mise sur la réaction énergique de François Hollande et du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme pour retrouver des couleurs. Un sondage Harris interactive post-attentats place pour la première fois le PS devant la droite au plan national, avec 26% des intentions de vote contre 25% au premier tour, derrière le FN à 27%.
À droite, en revanche, l'unité nationale - avec un vote massif au Parlement pour la prolongation de l'état d'urgence - n'empêche pas Les Républicains de tirer à boulets rouges sur l'exécutif. Comme François Fillon, "en colère", qui vendredi a dénoncé "le résultat terrible" de la stratégie du gouvernement, accusé d'avoir refusé la coopération des services de renseignement syriens pour lutter contre les jihadistes. Un redémarrage offensif pour le parti de Nicolas Sarkozy, pris en tenaille entre une gauche qui se requinque et le Front national, qui voit ses positions confortées.
En tête dans les sondages, avec 27% à 30% des intentions de vote au 1er tour, le FN semble pouvoir s'imposer dans le PACA et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Et si Marine Le Pen retient plutôt ses coups, ses lieutenants cognent sans retenue sur l'exécutif.
Sécurité et lutte contre le terrorisme se sont imposés dans les campagnes des candidats aux régionales. Sur le fond, "la nationalisation du scrutin va être exacerbée, les thématiques locales ou régionales vont être mises sous le boisseau, ou vont apparaître en toute fin de campagne", analyse Frédéric Dabi, directeur-général adjoint de l'Ifop. Des tracts et des affiches imprimés avant le 13 novembre sont bons à jeter. Le PS a renoncé à diffuser 1,5 million de tracts jugés trop agressifs contre la droite.
La sécurité est devenue un argument clé de la campagne de Valérie Pécresse, tête de liste en Île-de-France, qui a proposé l'installation de portiques de surveillance dans les lycées - comme Laurent Wauquiez - ou les salles de spectacle. "Faire campagne comme si de rien n'était me paraissait insupportable", a affirmé lundi Claude Bartolone, tête de liste PS en Île-de-France. Invoquant une "situation exceptionnelle", Jean-Yves Le Drian a renoncé à toute campagne en Bretagne pour se consacrer entièrement à la Défense.
Pour chaque camp, ces deux semaines de campagne sont essentielles pour mobiliser les électeurs. Etat d'urgence oblige, la sécurité autour des meetings et la crainte de nouveaux attentats pèseront sur la mobilisation des électeurs. Tous les partis s'accordent sur le mot d'ordre "Voter, c'est résister". "Il peut y avoir un sursaut de participation. Que les gens se disent: dans un moment pareil, ce n'est pas très digne de ne pas aller voter", relève Emmanuel Rivière de TNS-Sofres.
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