Décès de Charles Pasqua : Nicolas Sarkozy lui rend un hommage nostalgique

François Hollande a salué, ce mardi 30 juin, la mémoire d'un gaulliste qui a animé de toute sa personnalité la vie politique. Charles Pasqua est mort, lundi, à l'âge de 88 ans d'un arrêt cardiaque. Gaulliste historique et résistant dès l'âge de 15 ans, homme de réseaux et d'affaires, il avait aussi été le parrain politique de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait même réussi à lui souffler la mairie de Neuilly-sur-Seine. L'hommage que Nicolas Sarkozy lui a rendu était très attendu.

C'est un hommage paradoxal, Nicolas Sarkozy était assez peu ému mais plutôt nostalgique. "Charles Pasqua, ça me renvoie au début de ma carrière politique. C'était un homme très gentil et très fidèle. Il m'a aidé à faire mes premiers pas", déclare-t-il. Gentil, fidèle et peut-être naïf, car Charles Pasqua fut victime du premier acte d'émancipation du jeune Sarkozy qui lui souffle la mairie de Neuilly en 1983, mais cela ne l'empêche pas de rendre hommage au talent d'orateur de son aîné disparu. "Personne ne parlait comme Charles Pasqua ou faisait des discours comme lui. Il était à la fois très moderne et en même temps, on avait toujours l'impression de voir un film en noir et blanc", ajoute le président des Républicains.

Présent au congrès des Républicains

La politique dans les Hauts-de-Seine, Human bomb, la campagne Balladur… Ils ont beaucoup partagé et c'est sans doute ce qui fait que Nicolas Sarkozy témoigne d'une sorte d'indulgence sur les heures sombres de la carrière de Charles Pasqua : "Beaucoup de ministres de l'Intérieur ont eu à gérer des moments très difficiles. Et je laisse à tous ceux qui n'ont jamais rien fait le soin de porter un jugement sur quelqu'un qui a tant fait". Ces quelques mots soldent des années de combat commun, de complicité, d'affrontements et de trahisons.

Il y a quelques semaines, Charles Pasqua avait accepté de venir au congrès fondateur des Républicains mais il avait refusé de prendre la parole publiquement. Lui aussi, jusqu'au dernier moment, s'était tenu juste à la bonne distance.