Décédé lundi 29 juin à l'âge de 88 ans, Charles Pasqua n'en finit pas de recevoir les hommages de la classe politique, de son propre camp à ses anciens adversaires. Résistant, gaulliste, député, sénateur, ministre de l'Intérieur, cofondateur du RPR... Ce petit-fils d'un berger corse a été bien des choses au fil d'une longue carrière qu'il émaillée de bons mots dont certains sont passés à la postérité.
Son image d'homme intransigeant et aux techniques parfois musclées est souvent résumée en une phrase, prononcée après les attentats de 1986 dans un TGV Paris-Lyon et dans la galerie Point Show des Champs-Élysées. Face à la menace terroriste, Pasqua se veut intraitable : "Il faut terroriser les terroristes". Quitte à rogner sur la démocratie au nom de l'intérêt supérieur de l'État. Une idée qu'il justifie ainsi en 1987 à la télévisions : “La démocratie s’arrête là où commence la raison d’État".
La politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles
Charles Pasqua
Empêtré dans plusieurs affaires judiciaires, on prête à Charles Pasqua la phrase définie comme le "théorème de Pasqua" : "Quand on est emmerdé par une affaire il faut susciter une affaire dans l'affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l'affaire de l'affaire, jusqu'à ce que personne n'y comprenne plus rien". Une citation que l'intéressé et ses proches ont toujours nié, comme le rapporte Slate.
Mais ce cynisme aurait pu être le sien. “Les promesses des hommes politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent", avait-il bien dit en 1988, reprenant une formule de Henri Queuille, homme politique des IIIe et IV Républiques ("Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent"). Un bon mot qui sera également repris plus tard par Jacques Chirac.
Jacques Chirac, l'ami devenu rival. Ses hésitations énervaient Charles Pasqua, avant même la défaite de 1988. Car pour ce dernier, "la politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles". Une manière de concevoir son métier qu'il garde tout au long de sa carrière. En 1990 il dit dans une conférence de presse, selon Philippe Vandel, dans son livre C'est mon avis et je le partage, que "le RPR n'est pas le PSU. La branlette intellectuelle ne marche pas".
Elle ne fait rien mais elle le fait avec ténacité
Charles Pasqua à propos de Michèle Alliot-Marie
Ce parler-franc est la signature de Charles Pasqua. Philippe Vandel rapporte aussi une de ses citations à propos de l'union RPR-UDF en 1990 : "Ce n'est pas en rassemblant un borgne et un paralytique qu'on fait un champion de cross." Il est aussi l'auteur de : "Dans un même appartement, on peut toujours cohabiter sans être obligé au concubinage" ou encore "À l'Assemblée, on tue au poignard. Au Sénat, on empoisonne avec le sourire".
Des pics qui visaient parfois directement des adversaires politiques. Dans leur livre Les flingueurs, Jacques Santamaria et Patrice Duhamel lui font tenir des propos moqueurs sur François Bayrou. "Bayrou est le seul homme politique à m'avoir assuré que la Sainte Vierge lui était apparue et lui avait prédit qu'il serait Président de la République". Mais Charles Pasqua pouvait aussi être rude envers son camp. Il aurait dit de Michèle Alliot-Marie : "Elle ne fait rien mais elle le fait avec ténacité."
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