Bernard Cazeneuve est remonté. Le ministre de l'Intérieur a déploré, ce jeudi 25 février, de ne pas avoir été prévenu par son homologue belge Jan Jambon, de la mise en place d'un contrôle à la frontière entre la Belgique et la France. "Lorsque l'on prend une décision de ce type, on avertit au préalable le pays concerné. Or ça n'a pas été cas", a-t-il déclaré jeudi matin à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues européens consacrée à la crise migratoire.
Mardi 23 février, le ministère de l'Intérieur belge annonçait le déploiement de 250 policiers aux points de passages stratégiques de la frontière. Une décision prise dans la perspective d'un démantèlement de la "jungle" de Calais. Le but étant de faire face à d'éventuels mouvements de migrants en provenance du camp. La Belgique est ainsi devenue le septième pays de l'espace Schengen à déroger temporairement au principe de libre-circulation.
"Cette décision est pour nous étrange et ses motivations le sont tout autant", a ajouté Bernard Cazeneuve. Le ministre a défendu, dans une colère froide, la décision de la France face à la situation complexe du camp de Calais : "Je veux être extrêmement clair. Ce que nous faisons à Calais, c'est de mettre à l'abri tous ceux qui relèvent du statut de réfugiés en France", a-t-il affirmé. "Dire que nous allons envoyer des bulldozers dans la lande pour procéder à la dispersion des migrants relève du mensonge, de la manipulation", s'est-il ensuite exclamé. Prétendre qu'il pourrait y avoir un afflux de migrants à la frontière belge en raison de la mise en œuvre de cette mesure ne correspond pas à la réalité".
Les chiffres démontrent que les actions sont nécessaires
Jan Jambon, ministre de l'Intérieur belge
Côté belge, le ministre de l'Intérieur s'est défendu. "Nous avons eu un contact au niveau opérationnel avec la France et des contacts bilatéraux ont eu lieu entre les Premiers ministres et les ministres de l'Intérieur de France et de Belgique", a-t-il répondu sur la chaîne publique RTBF. "Les chiffres démontrent que les actions sont nécessaires. Un jour avant, on a pu arrêter 32 personnes à Adinkerke (du côté belge de la frontière), et la première journée de l'action, on avait déjà 100 personnes", a-t-il argumenté.
Le ministre français entend bien éclaircir la question lors de la réunion européenne consacrée à la difficile question des migrants. Il a d'emblée écarté tout parallèle avec la décision de Paris en novembre de rétablir des contrôles à sa frontière avec la Belgique, après les attentats commis dans la capitale française qui ont fait 130 morts.
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