Emmanuel Macron poursuit sa tournée des quartiers populaires. Après un passage à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le président de la République était en déplacement dans le Nord où il a fait un discours à Tourcoing. Il a notamment confirmé certaines mesures en matière de politique de la Ville.
Le chef de l'État veut "agir dès maintenant avec des mesures concrètes pour améliorer le quotidien" des 5 millions de personnes qui habitent dans les 1.514 quartiers les plus pauvres, a expliqué l'Élysée. À 25%, le taux de chômage y est 2,5 fois plus élevé que la moyenne. Leurs habitants ont des difficultés à accéder aux emplois, aux services publics, aux médecins, aux logements et 17% s'estiment victimes de discrimination en raison de leurs origines.
Emmanuel Macron a appelé ce mardi 14 novembre à une "mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers". "C'est une mobilisation de toute la nation qui seule peut répondre au défi immense de la politique de la ville", a affirmé le chef de l'État. Et d'ajouter : "Cette mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers, doit être celle du gouvernement, des collectivités territoriales, des associations, des entreprises, des intellectuels".
En première ligne de cette politique de la Ville ? Les emplois francs, promesse de campagne du candidat Macron, seront expérimentés dans plusieurs dizaines de quartiers dès 2018. Il prévoit que les entreprises reçoivent des primes si elles embauchent des jeunes issus des quartiers populaires : 15.000 euros pour un CDI (répartis sur trois ans), contre 5.000 euros pour un CDD (répartis sur deux ans).
Un système qui a été plusieurs fois mis en place mais qui n'a jamais connu un succès notable jusqu'à présent. "On a mis trop de règles, trop de contraintes. Cela n'a pas coûté cher car peu de gens étaient éligibles", a critiqué Emmanuel Macron. L'ensemble des demandeurs d'emploi, sans question d'âge pourront en bénéficier tant que cela concerne des CDI et des CDD de plus de deux ans.
Ce système, qui avait échoué sous Hollande, a été budgété à hauteur de 180 millions d'euros pour 2018, soit environ 10.000 emplois francs. "L'apprentissage, la formation et l'insertion... C'est ce dont nous avons besoin. On encourage l'entreprise", a assuré le chef de l'État.
Pour lutter contre les discriminations à l’embauche, Emmanuel Macron souhaite étendre les mesures de "testing" des entreprises privées. La méthode consiste par exemple à envoyer deux CV identiques, si ce n'est sur le critère potentiellement discriminant : âge, sexe, nom de famille, adresse. Ces tests de recrutement, dont les résultats seraient publiés, se basent sur un principe américain appelé "name and shame", soit "nommer et blâmer".
Dans le même registre, Emmanuel Macron annonce des enquêtes spécifiques conduites par l'Inspection du Travail "pour traquer ceux qui ne respectent pas ce qui est dans la loi, qui est dans notre code du Travail, qui interdit la discrimination à l'embauche".
Sujet particulièrement sensible du début du quinquennat : la suppression des contrats aidés. Le chef de l'État s'est notamment emporté sur les recours excessifs à ces emplois précaires. "Qui veut un contrat aidé ? Que ceux qui les défendent les prennent ! Ils n'en voudraient pas pour eux-mêmes !".
"C'est un contrat à court terme subventionné par l'État. Sans qualification, sans formation", a-t-il lancé annonçant que ces contrats allaient "prioritairement" être affectés aux territoires "les plus fragiles".
Dans ces quartiers, l'État veut aussi faire revenir les services publics, comme la Poste par exemple. Les maisons de santé ne sont pas oubliées alors que le chef de l'État espère les doubler durant les années à venir.
Le Président a également évoqué des initiatives pour les collégiens et lycéens comme le renforcement des internats, l'aide aux stages de 3e que les principaux de collèges auront la charge de trouver. Les internats d'excellence "dans les zones rurales et dans les zones urbaines ou le contexte menace la réussite scolaire" seront aussi de retour.
Un "conseil présidentiel" sur la politique de la ville, constitué de "jeunes issus des quartiers ayant réussi leur vie professionnelle", va également voir le jour. Celui-ci permettra aux jeunes en question de faire entendre et de partager leur expérience afin de redonner une image positive et de l'espoir.
Lors de son discours devant la presse, le chef de l'État a également précisé que la police de sécurité du quotidien, nouvelle version de la police de proximité, sera affectée essentiellement dans les quartiers difficiles. "Sur les 10.000 créations d'emplois dans la police et la gendarmerie, les efforts seront bien entendus concentrés dans les quartiers les plus en difficulté", a-t-il déclaré.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte