Calais : "On attend toujours un dispositif clair d'un futur démantèlement", s'impatiente Natacha Bouchart

La période de l'Euro de football en France a vu la reconstitution d'une organisation parallèle au sein de ce que certains nomment la "jungle" de Calais. "Pendant l'Euro on en a profité pour se professionnaliser, pour attaquer la rocade portuaire chaque nuit avec des faits de plus en plus violents, des attaques aux biens privés pour constituer des armes, dénonce Natacha Bourchard, maire LR de la ville. Ça va de la barre de fer aux battes de baseball, aux lacrymogènes, aux matelas brûlés qu'on lance sur la rocade, des troncs d'armes que l'on jette sur la rocade pour créer des incidents... Les groupes s'organisent pour attaquer en masse et investir les camions",, dénonce-t-elle. Un enjeu autour de cette zone : le nombre et la présence des forces de l'ordre. "Il y a eu des compagnies retirées pendant l'Euro, continue Natacha Bouchart. Les forces de l'ordre ne sont pas suffisamment accompagnée. Seconde problématique : les riverains qui sont laissés pour compte et qui voient les migrants aller récupérer les biens dans les jardins pour faire des armes ou dormir...".

La maire de Calais dit regretter une inaction du côté du ministère de l'Intérieur qui se contenterait "d'enregistrer les faits". "On veut minimiser les faits et ces drames et on ne se sent plus en sécurité. On attend toujours un dispositif clair d'un futur démantèlement qui n'a pas l'air d'arriver". Le démantèlement de la partie Nord est prévue mais l'élue regrette de ne rien voir de concret. "On parle de prospectives sur octobre ou la fin de l'année, mais avec tout ce qui se passe autour de la rocade avec des forces de l'ordre épuisées... Cela fait plus d'un an que je réclame le recours à l'armée afin d'encadrer cette zone" afin de savoir qui sont les migrants économiques ou les demandeurs d'asiles. Natacha Bouchart pointe du doigt des failles de sécurité importante avec l’impossibilité d'identifier les populations présentes, elle demande aussi une renégociations des accords du Touquet avec le Royaume-Uni et un rééquilibrage des responsabilités entre les deux pays.