Faire le bilan. Voici l'objectif des entretiens des ministres effectués avec Édouard Philippe qui veut aussi tracer les lignes directives pour la suite du quinquennat. Tout au long du mois, les membres du gouvernement vont donc défiler à Matignon, un par un, afin de défendre leur action depuis leur nomination. Il s'agit d'une "conversation les yeux dans les yeux", a prévenu le Premier ministre sur RTL.
Alba Ventura et Olivier Mazerolle se livrent à l'exercice d'évaluation des ministres. Jean-Michel Blanquer est le premier à se présenter face à Édouard Philippe. Le ministre de l'Éducation obtient les félicitations du jury.
"Je lui mets 18/20, mention très bien. C'est un ministre discret qui a redonné ses lettres de noblesse au ministère de l'Éducation nationale. À mes yeux, c'est le socle de la République", affirme l'éditorialiste politique de RTL.
Il a mis en place des mesures comme le dédoublement des classes de CP dans les zones défavorisées. "C'est une mesure sociale éminemment importante. il y a aussi le retour de la dictée, il dépoussière le latin et le grec. C'est un ministre en mission, ni technique, ni politique", ajoute-t-elle. Jean-Michel Blanquer fait l'unanimité puisqu'Olivier Mazerolle estime qu'"il nous a rendu l'école".
Gérard Collomb est "un outil formidable pour Emmanuel Macron", juge Olivier Mazerolle. Pourquoi ? "Parce qu'il est en phase avec l'opinion publique. D'accord, il ne s'exprime pas très bien, il est maladroit, il n'est pas charismatique... Il n'empêche qu'il dit des choses audibles pour l'opinion publique. Il apparaît comme étant plutôt sympa dans un gouvernement où des ministres sont inconnus ou se prennent pour Jupiter bis", indique-t-il.
Selon Alba Ventura, "il manque de charisme mais il est rusé comme un vieux renard. Ce qui le sauve c'est cette fiabilité envers Emmanuel Macron. Il est totalement amoureux du président de la République. Sur son action, l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes, c'est plutôt bien passé. Il a incarné une forme de fermeté sur le dossier migratoire. Il fait plutôt bien ses devoirs".
Nicolas Hulot est un ministre atypique qui a beaucoup déçu. Il n'a pas encore incarné le courant écologiste que l'on attendait. Il y a eu plusieurs dossiers compliqués, notamment le glyphosate, où il était en pointe au départ, pensant pouvoir l'inscrire dans la loi mais ça ne s'est pas fait. Je pense qu'il souffre de quelque chose d'important : son ministère est transversal. L'économie, la fiscalité, les transports, l'agriculture... ça ne dépend pas que de lui", note Alba Ventura.
Le ministre de la Transition écologique a aussi "un handicap assez fort, selon l'éditorialiste. Est-ce que l'Élysée et Matignon veulent vraiment le suivre ? Emmanuel Macron et Édouard Philippe ne montrent pas la volonté qu'avait suscité la nomination de Nicolas Hulot", ajoute-t-elle.
Selon Olivier Mazerolle, "Nicolas Hulot, c'est le militant qui est entré dans la citadelle du pouvoir. Il apprend que le pouvoir et le militantisme, ce n'est pas la même chose. Mais finalement, il est un élément de pression constant au sein du pouvoir. C'est vrai qu'il n'a pas obtenu ce qu'on pouvait attendre de lui quand il est entré au gouvernement, sauf que c'était totalement irréaliste. Il a envoyé des signaux forts. Je comprends que les écolos soient déçus mais en étant présent, il exerce une pression. Il ne faut pas pour Emmanuel Macron que Nicolas Hulot s'en aille. C'est un des éléments qui lui permet de dire 'regardez comme je suis attentif à la société française'.
Qui sont les mauvais élèves du gouvernement ? Selon Olivier Mazerolle, il s'agit d'Élisabeth Borne, la ministre des Transports : "Elle était peut-être en mission pour faire comprendre que le gouvernement ne négocierait pas avec les syndicats. Si c'était le cas, elle a parfaitement rempli son rôle".
Alba Ventura attribue un bonnet d'âne pour Françoise Nyssen, la ministre de la Culture. "À sa décharge, c'est une femme qui vient de l'édition et elle a des dossiers très lourds à gérer, comme la réforme de l'audiovisuel".
Dernier mauvais élève : Olivier Dussopt, le secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Action et des Comptes publics. "Il n'a rien à faire dans un gouvernement contre lequel il a voté 48 heures avant d'y entrer".
Évaluons aussi Édouard Philippe qui fait passer ces entretiens. "Il a eu un parcours un peu sinusoïdal, parce qu'il a fait une entrée moyenne, il était desservi parce qu'il était inconnu. Ensuite, il a gagné ses galons. Maintenant, il a un petit côté un peu sûr de lui, gagné par l'arrogance. Il ne doit pas oublier qu'il a été maire du Havre", prévient Alba Ventura.
Olivier Mazerolle rappelle qu'il "a débuté de façon maladroite. Ça le rendait plutôt sympathique, sa maladresse montrait aux Français qu'il était un homme humble, sincère, capable de les comprendre. La manière dont il s'y est pris sur les 80km/h montre qu'il est devenu une sorte de Macron bis : 'Je sais, j'impose et vous n'avez qu'à vous taire'. Maintenant, on a deux Macron pour le prix d'un. C'est embêtant parce qu'ils se complétaient bien".
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