Alors que le Parlement se réunit ce mercredi 24 septembre pour un débat sans vote sur la question des frappes en Irak, Hervé Gourdel est toujours entre les mains des jihadistes qui menacent de l'exécuter. Ce chantage ne pouvait pas remettre en cause les choix stratégiques de la France. Ce serait la pire des choses.
C'est dramatique, mais la politique de la France ne peut pas être changée parce qu'un otage risque d'être exécuté. "Nous ne céderons à aucun chantage, à aucune pression, à aucun ultimatum", a martelé François Hollande.
Comme dans toute guerre, il y a un rapport de force. Il n'y a pas que la guerre "militaire", il y a aussi la guerre psychologique, surtout quand il s'agit d'un ennemi aussi fanatique....
Cela ne signifie pas que la vie de Hervé Gourdel ne compte pas. Cela signifie que la France ne peut pas céder et ne peut pas reculer face à ces jihadistes. Il s'agit d'abord de ne pas montrer de faille.
On dit souvent que François Hollande est ferme dedans et mou dehors. Mais s'il y a bien un domaine dans lequel il n'a pas varié ni montré de faiblesse, c'est bien sur le terrain de la guerre. Là, il est pleinement dans son rôle de chef de guerre, comme pour le Mali ou la Centrafrique. Il voulait intervenir fortement en Syrie.
François Hollande poursuit la même logique depuis plus deux ans
Alba Ventura
Avec l'Irak, on voit bien que c'est la même logique que poursuit François Hollande depuis plus deux ans. Aujourd'hui, d'une certaine manière, il est cohérent. Il mène sa guerre contre le terrorisme en Irak. Il poursuit ce soit-disant Etat Islamique qui forme des jihadistes qui sont potentiellement les terroristes chez nous demain.
Chez François Hollande, comme chez n'importe quel dirigeant, il y a autant de sang-froid que de doutes, surtout quand on regarde les événements de ces derniers jours : la menace de l'Etat Islamique contre les Français, puis l'enlèvement de Hervé Gourdel, et enfin le cafouillage des douaniers qui n'ont pas réussi à intercepter trois djihadistes de retour de Syrie à l'aéroport.
Face à tous ces risques, le message du chef de l'État est d'expliquer qu'on n'a pas le choix.
Une large majorité est favorable à cette attitude de fermeté. Il y a quelques voix seulement qui y sont opposées, comme Jean-Luc Mélenchon et les communistes, Dominique de Villepin, ou le député Alain Marsaud. Même les Verts, généralement plutôt anti-militaristes (à part Noël Mamère), soutiennent les frappes en Irak.
Le "débat" devant le Parlement n'en est pas un. C'est d'abord une procédure constitutionnelle. C'est d'ailleurs l'article 35 de la Constitution qui indique que toute décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, est soumise à explication.
Le débat est utile, surtout quand on affirme que "la France n'a pas peur"
Alba Ventura
Expliquer les buts, les moyens et la durée devant la représentation nationale, puis laisser aussi à chaque groupe politique la possibilité de s'exprimer. La procédure veut qu'il n'y ait pas de vote. C'est la prolongation de l'intervention qui est soumise au vote. Elle se présentera d'ici quatre mois.
Ce débat est utile, sachant que ni les Américains, ni les Français n'ont évalué les conséquences de cette nouvelle guerre. Il est utile, surtout quand on affirme que "la France n'a pas peur".
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