Alain Duhamel : "Sans Taubira le gouvernement boitera nécessairement du pied gauche"

Christiane Taubira s'en va pour "désaccord politique majeur" avec le gouvernement. La guyanaise l'a annoncé mercredi 27 janvier. Un "désaccord" qui porte sur la déchéance de nationalité puisqu'elle n'avait pas caché son opposition ces dernières semaines et elle s'en va au moment où le texte arrive au parlement. Selon Alain Duhamel, "son départ se fait pour des principes, des valeurs et des convictions donc c'est un départ respectable. En même temps il fait l'objet d'une mise en scène savante et peu banale, on a vu ce que je n'ai jamais vu en cinquante ans. On a vu Christiane Taubira organiser un discours à l'intention des médias avant la passation de pouvoir et réussir à cette occasion un discours plein de virtuosité". "C'est un départ qui ressemblait à un commencement" analyse-t-il.

Le départ de Christiane Taubira est à la fois un bon et un mauvais point pour l'exécutif. "C'est une perte car elle est le symbole de la gauche morale, elle n'a pas de successeur à l'intérieur du gouvernement, (...) ça veut dire que le gouvernement va claudiquer du pied gauche. (...) En même temps c'est un soulagement car c'est une clarification et une cohésion. Le gouvernement a fait sa métamorphose économique symbolisée par Emmanuel Macron, il fait maintenant sa métamorphose en matière de sécurité", estime l'éditorialiste. "Les frondeurs viennent sans doute de trouver un chef. Elle a tout ce qu'ils n'ont pas. Elle a le talent, elle a la popularité et le respect. (...) Jean-Luc Melenchon vient de trouver une rivale solide avec un bon appétit", conclut Alain Duhamel.