Accident en Gironde : "Il faut accepter d'être traité 'd'indécent' mais il est aussi normal de poser des questions", estime Noël Mamère

"On ne nous a pas demandé si c'était le bon moment (de réagir, ndlr) quand Rémi Fraisse est mort pour rien. On nous avait traité d'indécent et on me traite encore d'indécent aujourd'hui, argumente Noël Mamère interrogé sur RTL sur l'opportunité de la polémique qu'il a déclenché vendredi 23 octobre. "Oui, il faut accepter d'être traité d'indécent. Oui je partage complètement l'émotion des familles (...) mais il est aussi normal de poser des questions après un bilan aussi effroyable."

La réaction de Noël Mamère à la collision entre un car et un camion qui a fait 43 morts en Gironde, vendredi 23 octobre, a fait beaucoup parler d'elle. Invité à réagir sur iTélé, le député s'en est pris au ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, qui a "décidé de libéraliser le transport par autocar", une réforme qu'il a ensuite qualifié d'"erreur". Noël Mamère a par ailleurs affirmé que les pouvoirs publics ont "abandonné l'entretien et la qualité de ces routes secondaires", comme celle de la départementale sur laquelle a eu lieu l'accident et qui a été qualifiée de "route accidentogène" par un habitant.

"L'abandon" des routes secondaires

Ces propos ont été très rapidement repris sur la toile où plusieurs personnalités politiques se sont indignées. Éric Ciotti, député Les Républicains et président du département des Alpes-Maritimes, a estimé "honteuse, stupide et indécente" la déclaration de Noël Mamère. Des voix se sont également élevées au sein de la gauche et des écologistes. "Triste qu'une telle indécence soit possible", a écrit François de Rugy sur Twitter.

Noël Mamère a voulu répondre à ses critiques, acceptant d'être traité une nouvelle fois d'indécent mais appelant ses confrères élus à s’intéresser aux routes secondaires plutôt "qu'à de grands projets inutiles". "Ces routes secondaires sont très utilisées par des familles aux revenus modestes, rejetées du centre-ville (...) et qui habitent dans des zones où il n'y a plus de transports collectifs", expliquait-il. "Je maintiens que ce qui s'est passé, c'est le symbole d'une situation qui dure depuis des années où l'on abandonne progressivement l'entretien et la sécurisation des routes secondaires au profit de grandes infrastructures."