Islamophobie : le CCIF salue un discours d'apaisement

C'est un gras pas pour la lutte contre l'islamophobie: le Collectif contre l'islamophobie (CCIF) a été reçu, pour la première fois, par un ministre en exercice. Une délégation du CCIF en effet été reçue, jeudi, 16 janvier, par le ministre délégué à la Ville François Lamy. "C'est un nouveau pas dans la prise en compte institutionnelle de l'islamophobie", s'est félicité le porte-parole de l'association, Marwan Muhammad.

"La réunion a été très cordiale. Ils ont discuté de laïcité et de la circulaire Chatel" sur les mères voilées accompagnant les sorties scolaires, a ajouté l'entourage du ministre.

Fondé en 2004, le CCIF tient une permanence juridique pour les musulmans victimes de violences, menaces ou discrimination. Il dresse aussi tous les ans un bilan des actes islamophobes. Comme l'Observatoire de l'islamophobie, membre du Conseil français du culte musulman (CFCM), il recense les plaintes déposées auprès du ministère de l'Intérieur.

"Islamophobie d'Etat"

Mais le CCIF ajoute une composante baptisée "islamophobie d'Etat", qui recense les "discriminations" commis par des agents de l'Etat (enseignants, policiers...). Cette position militante l'a longtemps tenu à l'écart des institutions malgré sa popularité auprès des jeunes musulmans.

Par ailleurs, le CCIF a salué les propos du président François Hollande, qui s'est engagé mardi en conférence de presse à lutter avec la même fermeté contre les actes antisémites, anti-musulmans et anti-chrétiens.  "La République, ce n'est pas deux poids, deux mesures", a affirmé le chef de l'Etat en réponse à une question sur l'affaire Dieudonné. Outre les actes antisémites, "il y a des actes antimusulmans, nombreux, avec des profanations, des inscriptions, qui doivent tout autant être dénoncés", a-t-il dit. "On espère que toutes les formes de racisme seront bien traitées avec la même vigueur", a commenté Muhammad, en saluant ce discours "d'apaisement".