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Le 27 janvier 2015, le GIGN a mené une opération anti-terroriste dans la ville de Lunel (Hérault).
Crédit : CAROLINE ROSSIGNOL / AFP
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C'est l'une des plus grosses vagues de départ pour le jihad en France. Cinq hommes sont jugés à partir d'aujourd'hui à Paris dans le dossier de la filière de Lunel, ville de l'Hérault qui a vu partir une vingtaine de ses jeunes pour le jihad en Syrie entre 2013 et 2014.
La majorité ne sont jamais rentrés. De quoi faire de Lunel, jusque là surtout connue pour son muscat, un "laboratoire du jihadisme à la française"... sans que personne n'ait rien vu venir.
Cinq ans après, la ville semble toujours traumatisée, sonnée, par ces départs en Syrie, un peu comme après une catastrophe. Peu de personnes ici acceptent d'en parler : le sujet est toujours tabou. Et pourtant la mémoire de Karim, Raphaël, Sabri et les autres est omniprésente ici. Leurs prénoms sont tagués un peu partout sur les murs de la petite cité viticole.
Lunel - que tout le monde présente d'ailleurs davantage comme un gros village où tout le monde se connaît - a vu grandir ces jeunes : certains sont devenus des bourreaux soupçonnés des pires exactions.
Et ce, sans que personne ne se doute de rien. "Pas même moi", se désole Eddy, dont plusieurs des amis sont morts en Syrie. "On parle de jeunes qui ont fait partie de ma vie, qui avaient la main sur le cœur, pourquoi ça va si vite ? qu'est-ce que j'ai manqué ?" interroge le jeune homme.
Tout est parti d'une bande de copains d'enfance. Nourris par des vidéos de propagande sur internet, ils constituent un groupe de prière du soir, en marge de la mosquée jugée pas assez radicale. Des "assises religieuses", parfois à domicile, où l'on appelle au jihad. Des fratries entières vont partir, des femmes, des convertis.
Ceux qui restent à Lunel jouent les recruteurs sur place. "Dans une ambiance de surenchère entre jeunes" note l'instruction. À l'époque, le responsable de la mosquée refuse de condamner ces départs, "Dieu seul les jugera" dit-il en 2014.
Un nouvel imam est arrivé il y a un an et demi. Saïd Aït Laama parle français, ce qui n'était pas le cas de son prédecesseur, et il a condamné dès son arrivée les actes de Daech. "C'est une situation délicate, explique-t-il au micro de RTL. On espère grâce à Dieu que nous sommes en train d'apporter l'apaisement nécessaire".
Du côté des habitants, l'heure a d'abord été à la sidération. Mais depuis quelques mois, des citoyens ont décidé de se battre pour que Lunel avance et en finisse avec sa réputation de "Jihad land". Des associations ont été créés pour développer le vivre ensemble, l'éducation, la solidarité, sans réel soutien de la mairie disent-ils. Le maire dans le déni, n'a jamais admis que Lunel soit devenu l'un des viviers de l'Etat islamique en France.
Un projet cristallise la colère de certains Lunellois : la rénovations des arènes, 12 millions d'euros... quand le taux de chômage continue de caracoler ici à 20%.
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