En 2011, à la radio, juste après la Révolution, on entend Souad Abderrahim déclarer que "les mères célibataires sont une infamie, une plaie pour la société tunisienne et qu'elles ne devraient pas aspirer à un cadre légal qui protège leurs droits". Les défenseurs des droits de l'Homme s'indignent et montent au créneau.
Elle gagne alors le surnom de Souad Palin. Une allusion directe à Sarah Palin, la très conservatrice républicaine américaine. Souad Abderrahim s'excuse, déclare depuis avoir mûri et gagné en expérience politique. Mais cette femme reste toujours proche des islamistes et du parti Ennadha dont elle est devenue l'une des figures de proue.
C'est en tout cas une militante de longue date. Elle a même toujours milité. Souad Abderrahim, élève en pharmacie, appartenait déjà au syndicat étudiant islamiste l'UGTE, un mouvement dissous depuis sous Ben Ali.
Elle a même fait deux semaines de prison en 1985 pour être intervenue dans une rixe entre jeunes gauchistes et islamistes. Elle est alors renvoyée de la fac, avant de reprendre ses études un peu plus tard. Et, c'est à cette époque qu'elle abandonne le voile.
C'est aujourd'hui une cheffe d'entreprise de 53 ans. Brushing, tailleur pantalon... Elle dirige une importante firme de produits pharmaceutiques à Tunis.
Depuis sa jeunesse militante, elle avait disparu des écrans radars pour ne réapparaître qu'après le printemps arabe. Députée au sein de la première Assemblée Constituante, elle prend la tête d'une commission sur les droits de l'Homme et les libertés.
L'année dernière, elle rejoint le bureau politique d'Ennahdha. Mais Souad Abderahhim rejette la définition d'islamiste. Elle se définit comme une indépendante. Ses opposants disent d'elle qu'elle n'est qu'une vitrine pour un parti qui cherche à se dédiaboliser et montrer qu'il peut être moderne et tolérant.
Une image réfutée par l’intéressée : "Je ne suis pas une décoration mais une vraie décideuse, rétorque-t-elle. Nous sommes en train de dessiner la vraie image de la femme tunisienne".
En tout cas, c'est vrai, si elle devient vraiment "cheik de la Medina", première femme d'une ville créée en 1858, ce sera le poing d'orgue d'un long chemin de militantisme. Il faut pour cela que les conseillers municipaux élus dimanche dernier lui donnent la majorité absolue.
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