L'évocation de son nom et des exactions qui lui sont imputées font froid dans le dos. Selon le journal d'investigation russe Novaïa Gazeta, dont l'information a été reprise par Courrier International, la Tchétchénie aurait lancé, à la fin du mois de mars une campagne de répression contre les personnes homosexuelles ou considérées comme telles. Ces personnes seraient depuis "traquées, arrêtées et torturées" dans des geôles secrètes du régime. Le bihebdomadaire avance le chiffre de plus d'une centaine de personnes détenues, dont trois qui auraient péri dans ces circonstances dramatiques. Selon les témoins, il y en aurait en fait davantage.
La République de Tchétchénie, présidée et tenue d'une main de fer par Ramzan Kadyrov, est une région du Caucase, faisant partie de la Fédération de Russie. Son dirigeant est dépeint comme "l'homme que même le Kremlin ne contrôle plus", dans un article de Courrier International, publié en mars 2016. Le dirigeant n'est pas réputé pour être un ardent défenseur des droits de l'Homme. À la publication de cet article, il était déjà question d'agressions par "des assaillants masqués" de journalistes et de membres de l'organisation non gouvernementale (ONG) "Comité contre la torture".
Âgé de 40 ans, Ramzan Kadyrov préside la Tchétchénie depuis 2007. Lors de son accession au pouvoir, Courrier International l'a d'ailleurs qualifié d'"apprenti despote". De confession musulmane, appartenant à la branche sunnite de l'Islam, il est fils d'Akhmad Kadyrov ancien grand mufti, lui-même président de 2003 à 2004 de la Tchétchénie, jusqu'à sa mort.
La journaliste et opposante au régime russe, assassinée en 2006 à Moscou, Anna Politskovskaïa, écrivait ceci, dans l'un de ses derniers articles. "Qu'est-ce que le syndrome Kadyrov ? On peut le caractériser par les traits suivants que sont l'insolence rustre et la cruauté masquées par du courage et de l'amabilité. En Tchétchénie, les kadyrovtsy frappent les hommes et les femmes à partir du moment où ils pensent que c'est nécessaire. Ils les décapitent de la même façon que leurs ennemis wahhabites."
Parmi d'autres affaires, le nom de Ramzan Kadyrov est cité dans l'enquête concernant l'assassinat de l'opposant à Vladimir Poutine Boris Nemtsov, survenu en 2015 à proximité de la Place Rouge, à Moscou. La famille de Nemtsov l'accuse d'être l'instigateur de l'assassinat. Mais si la face sinistre de Ramzan Kadyrov semble être largement connue, le dirigeant n'est pas pour autant boycotté par les célébrités.
Citoyen d'honneur de la Tchétchénie et détenteur de la double nationalité franco-russe depuis 2013, le comédien Gérard Depardieu qualifie volontiers le dictateur Kadyrov d'"ami". En 2012, il avait été convié à son anniversaire et y était retourné en 2013 pour y tourner un film. Une amitié sulfureuse de plus pour Gérard Depardieu, qui était aussi proche de l'ancien dictateur ouzbek Karimov, décédé en septembre 2016.
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