Pour la première fois depuis mai 2012, une délégation parlementaire française s'est rendue à Damas, la capitale syrienne en proie à la guerre civile, pour rencontrer le président Bachar al-Assad révèle Le Monde. L'initiative personnelle de ces quatre élus français de gauche et de droite, emmenés par Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, a profondément déplu au ministère des Affaires étrangères.
Le quotidien rappelle que le Quai d'Orsay interdit tout contact avec le pouvoir syrien."Cela n’engage en rien la politique extérieure de la France, insiste avec agacement un diplomate. Ils ne nous ont pas demandé notre avis et ne vont pas à Damas à notre demande. Notre ligne est inchangée : on ne parle pas à Bachar". "Comme l'a précisé Laurent Fabius le 15 février, les parlementaires concernés ne sont porteurs d'aucun message officiel" a précisé Alexandre Giorgini, porte-parole du Quai d'Orsay.
Interrogé mercredi à l'issue du Conseil des ministres sur cette visite, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a souligné qu'il s'agissait d'une "initiative personnelle" et non "pas d'une initiative officielle de la France", sans faire d'autres commentaires.
Nous avons rencontré Bachar al-Assad pendant une bonne heure. Ca s'est très bien passé
Jacques Myard, député UMP des Yvelines
Outre Gérard Bapt, cette délégation se composait de Jean-Pierre Vial, sénateur UMP de Haute-Savoie, président du groupe d'amitié France-Syrie au Sénat, et François Zocchetto, sénateur UDI de la Mayenne, président du groupe UDI-UC, membre du groupe France-Syrie au Sénat et de Jacques Myard, député UMP des Yvelines.
"Nous avons rencontré Bachar al-Assad pendant une bonne heure. Ça s'est très bien passé", a expliqué ce dernier, tout en refusant de préciser la teneur des échanges. "Nous ferons rapport à qui de droit", a-t-il dit ajoutant que c'était "une mission personnelle", assurant que le voyage avait été payé sur les finances personnels des participants.
Selon une source gouvernementale à Damas, ils ont également été reçus mardi 24 février par le vice-ministre syrien des Affaires Étrangères Fayçal Moqdad et mercredi ils devraient s'entretenir avec le chef de la diplomatie, Walid Mouallem. Ils ont dîné également avec le mufti de la République cheikh Ahmad Hassoun.
Cette visite de parlementaires français constitue une première depuis la rupture des relations diplomatiques décidée en mai 2012 conjointement par la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne. Un an après le déclenchement de la guerre civile en Syrie en mars 2011, la France avait décidé le 2 mars 2012 de fermer son ambassade à Damas.
Le 29 mai 2012, dans le cadre d'une initiative commune à cinq pays européens, la France avait déclaré l'ambassadrice de Syrie et d'autres diplomates persona non grata. Depuis, Paris ne cesse de réclamer le départ du pouvoir d'Assad en soutenant politiquement, militairement et humanitairement l'opposition modérée au président syrien.
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