Mardi 28 mars, c'était le sénateur John McCain, spécialiste de la Défense et des Affaires étrangères (c'est lui que Barack Obama avait battu lors de sa première élection), qui évoquait dans une interview sur CBS le risque de voir Vladimir Poutine pirater l’élection présidentielle française, comme il l'a fait ici aux États-Unis. John McCain disait même : "Tout le monde le sait".
Le lendemain, même discours, plus solennel encore, du président de la Commission du renseignement au Sénat, Richard Burr, lui aussi un républicain. C'est lui qui mène l'enquête parlementaire sur les interférences russes pour déstabiliser Hillary Clinton et donc faire élire Donald Trump. Il a accès à des sources confidentielles dans les services de renseignement, mais il estime qu’il est de son devoir de prévenir publiquement les alliés français et allemands des méthodes russes de piratage des scrutins.
Richard Burr "pense qu'il est raisonnable de dire, d'après ce que tout le monde estime, que les Russes sont activement impliqués" dans les élections françaises. "Nous estimons qu'il est de notre responsabilité de communiquer au reste du monde ce qu'il se passe, parce que nous sommes face désormais à la diffamation de candidats", dit-il. Il parle même en anglais de "character assassination", d'assassinat de personnalités politique, c'est-à-dire de méthodes pour salir la réputation de tel ou tel candidat. Il ajoute que les responsables américains ont alerté leurs homologues européens sur les capacités russes et leurs intentions.
De quoi et de qui parle-t-il ? Alors Richard Burr ne rentre pas dans le détail, mais ce qu'il dit c'est que Poutine essaie d'affaiblir un candidat pour en favoriser un autre ou des autres qu'il lui seraient plus favorables. Même s'il ne cite pas de nom, ce qu’on sait, c’est que les proches d'Emmanuel Macron ont déjà dénoncé des cyberattaques russes. Et qu’à plusieurs reprises, à des degrés divers, sans comparer ce qui n’est pas comparable, les candidats Le Pen, Fillon et Mélenchon ont plaidé pour un rapprochement avec Moscou.
François Fillon connait bien Vladimir Poutine - ils ont été premiers ministres au même moment. Marine Le Pen a été reçue l'autre jour par le président russe. Jean-Luc Mélenchon répète que la France doit discuter davantage avec la Russie, qui est un allié historique. Voilà, ça ce sont des faits publics, on ne vous apprend rien. Donc les Américains ne disent pas qui Poutine cherche à favoriser.
Mais d’ailleurs les services américains, FBI, CIA, ont conclu ici que Poutine a cherché à mettre Hillary Clinton en difficulté. L'élection de Trump n'était peut-être qu’une conséquence, pas forcément leur premier objectif. Ce que cherchent en priorité les Russes, selon les Américains, c'est à déstabiliser les puissances démocratiques occidentales.
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