Otages tués au Yémen : "il fallait agir maintenant", justifient les Etats-Unis

Les commandos américains qui ont tenté de libérer l'otage Luke Somers, tué par ses ravisseurs samedi au Yémen, expliquent être intervenus parce qu'ils avaient obtenu l'information qu'il allait être tué de façon imminente.

"Nous avions des indications, de très bonnes indications, qu'ils allaient assassiner Monsieur Somers peut-être dès le jour suivant", a expliqué samedi 6 décembre un haut responsable du Pentagone sous le couvert de l'anonymat.

"Il fallait soit agir maintenant et prendre le risque, soit laisser passer l'ultimatum (des ravisseurs), ce que personne ne voulait", a-t-il souligné.

Ils s'apprêtaient à le tuer plus tôt que prévu, c'est pour cela que nous avons agi aussi vite que possible.

Un haut responsable du Pentagone

Les otages américain Luke Somers et sud-africain Pierre Korkie, détenus par Al-Qaïda au Yémen, ont été tués lors d'une opération de sauvetage ratée des forces spéciales américaines. Dans une vidéo mise en ligne jeudi, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), avait menacé de tuer Luke Somers dans les trois jours si les Etats-Unis ne répondaient pas aux exigences du groupe.

"Ils avaient dit qu'ils allaient l'exécuter dans les 72 heures mais nous pensions qu'ils avaient avancé cette échéance à ce qui aurait été samedi matin de notre heure et qu'ils s'apprêtaient à le tuer plus tôt que prévu, c'est pour cela que nous avons agi aussi vite que possible", a insisté le haut responsable.

Les forces spéciales américaines ont été déposées à une dizaine de kilomètres de l'endroit où Somers était retenu captif, dans la localité de Noussab au tout petit matin samedi alors que le soleil n'était pas encore levé. Elles ont ensuite marché jusqu'à leur objectif mais ont été découvertes par les forces ennemies à une centaine de mètres de leurs bâtiments.

Un éclair lumineux a brusquement surgi [...] et nous pensons que c'est lorsque... les otages se sont fait tirer dessus.

Un haut responsable du Pentagone

Des échanges de coups de feu ont alors éclaté, durant entre cinq et dix minutes, au cours desquels les commandos américains ont tué au moins cinq militants, selon le responsable de la Défense. Il n'y a eu aucune victime côté américain.

"Alors que les forces attaquantes s'approchaient du complexe, elles ont perdu l'effet de surprise", a-t-il résumé. "L'effet de surprise ayant disparu, un éclair lumineux a brusquement surgi juste après, et nous pensons que c'est lorsque... les otages se sont fait tirer dessus", a-t-il affirmé.

Luke Somers, photojournaliste de 33 ans, avait été kidnappé en septembre 2013 à Sanaa. Pierre Korkie, 57 ans, un enseignant sud-africain, était retenu depuis le 27 mai 2013.

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