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Norvège : peines alourdies pour un infanticide
Une mère et son amant, tous deux d'origine pakistanaise, ont été condamnés à 14 et 16 ans de prison.
La peine d'une Norvégienne qui avait tué sa fille en la noyant, et celle de son amant, qui donnait des consignes de Londres via webcam, ont été alourdies en appel.
La Cour d'appel d'Oslo a condamné Yasmin Chaudhry et Ammaz Omer Qureshi, reconnus coupables d'homicide volontaire notamment, à respectivement 14 et 16 ans de prison, un an de moins que réclamé par l'accusation. En première instance, les accusés avaient écopé de huit et neuf ans de prison, seule la qualification d'homicide involontaire ayant alors été retenue.
Morte à 21 mois
La petite Hunaina Chaudhry était morte à l'âge de 21 mois en octobre 2010 à Oslo quelques heures après que sa mère lui eut plongé à deux reprises la tête dans un seau d'eau, suivant les instructions fournies par son amant depuis Londres via une liaison vidéo.
Dans cette affaire que des médias norvégiens ont rebaptisée "le meurtre par Skype", les accusés, tous deux d'origine pakistanaise, expliquaient avoir simplement voulu punir la fillette qui, selon la police, avait interrompu les deux adultes en pleine nuit alors qu'ils s'entretenaient sur internet. Hospitalisée, l'enfant était morte d'un oedème cérébral.
"Torture" pour la Cour d'appel
L'enquête avait aussi mis en évidence des mauvais traitements répétés. Durant les six derniers mois de sa vie, la victime avait tour à tour été forcée d'avaler une cuillerée de poudre de chili, muselée avec du papier adhésif, douchée à l'eau froide, giflée au visage ou encore obligée de dormir à même le sol, toujours afin de la "discipliner".
La Cour d'appel a évoqué des faits s'apparentant à la torture, "à la différence qu'une victime de tortures sait au moins pourquoi elle est torturée et comment y mettre fin", a estimé le tribunal dans son verdict. À l'issue du premier procès, le Parquet et Ammaz Omer Qureshi avaient tous deux fait appel.
Ammaz Omer Qureshi, qui a toujours rejeté les accusations à son encontre, va saisir la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire en Norvège. Mme Chaudhry, qui ne reconnaît qu'un homicide involontaire, n'a pas encore pris de décision.
