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Maurice : une Française condamnée à 20 ans de prison pour trafic de drogue
Arrêtée à Maurice en 2011 avec des comprimés de Subutex dans ses bagages, la Française Aurore Gros-Coissy a été condamnée à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
Aurore Gros-Coissy à son arrivée à la court d'assises de Port-Louis à Maurice, le 30 janvier 2015.
Crédit : AFP / nicholas larche
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La Française Aurore Gros-Coissy, arrêtée en 2011 avec des comprimés de Subutex dans ses bagages, a été condamnée vendredi à Maurice à 20 ans de prison ferme pour trafic de drogue, un verdict aussitôt dénoncé comme une "mascarade" par sa famille.
Aurore Gros-Coissy, 27 ans, avait été arrêtée le 19 août 2011 à l'aéroport de Port-Louis après la découverte dans ses valises de 1.680 comprimés de Subutex, un substitut à l'héroïne vendu sous ordonnance en France mais strictement interdit à Maurice, où il est le stupéfiant le plus consommé.
La Française a toujours clamé son innocence
La Française, originaire du village de Saint-Romain-de-Popey (Rhône), a toujours clamé son innocence, affirmant que les comprimés avaient été placés là par son ex-petit ami mauricien dont la mère, Giantee Ramchurn, co-accusée de la Française, a été condamnée à la même peine.
"Je condamne l'accusé n°1 (Aurore Gros-Coissy) à 20 ans de servitude pénale et à une amende de 50.000 roupies" (environ 1.300 euros), a déclaré vendredi le juge Bobby Madhub de la cour d'Assises de Port-Louis, lors d'une audience de quelques minutes. "Je condamne l'accusé n°2 (Giantee Ramchurn) à 20 ans de servitude pénale et à une amende de 100.000 roupies" (environ 2.600 euros), a-t-il ajouté.
"Une mascarade de procès"
En France, sa famille a dénoncé "une mascarade de procès". "Je trouve que le tribunal continue de se ridiculiser. Nous avons eu le droit à une mascarade de procès et là on a un verdict incroyable", a déclaré sa mère, Séline Gros-Coissy. "C'est dans la suite logique du procès, on s'attendait à ça", a-t-elle ajouté.
Aurore Gros-Coissy et Giantee Ramchurn ont 21 jours pour faire appel. L'avocat d'Aurore Gros-Coissy, Gavin Glover, a indiqué qu'il allait consulter sa cliente pour décider de la marche à suivre.
Mais depuis la France, Farid Dekhli, le porte-parole du collectif des victimes de détournements de médicaments, qui épaule la famille d'Aurore et a dénoncé vendredi une "énorme erreur judiciaire", a d'ores et déjà affirmé qu'il y aurait bel et bien un appel.
La Française ne pouvait ignorer le trafic de son ex-petit ami
Au cours du procès, qui s'était ouvert en septembre, la procureure Asha Egan-Ramano avait décrit la Française comme quelqu'un d'"intelligent et rusé" qui ne pouvait ignorer le trafic organisé par son ex-petit ami.
Mi-janvier, elle avait requis contre les deux femmes une peine de prison comprise entre 15 et 20 ans, dans la fourchette basse de ce que prévoit la législation mauricienne (entre 14 et 60 ans), expliquant que le Subutex "n'est pas aussi dévastateur que les autres drogues dures".
Quatre autres Français dans le même cas
Outre Aurore Gros-Coissy, quatre autres Français et Françaises ont été condamnés ces dernières années à des peines allant de 15 à 20 ans de prison pour leur implication dans des trafics de Subutex. Ils sont actuellement incarcérés à Maurice.
Deux autres ressortissants français condamnés à Maurice pour trafic de drogue ont eux été transférés l'an dernier vers la France pour purger le reste de leur peine, en vertu d'une convention sur le transfèrement des détenus signée par les deux pays.
Selon l'office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), le Subutex a pris depuis une dizaine d'année le relais de l'héroïne comme drogue la plus consommée à Maurice.
