Le cimentier français Lafarge est visé par une plainte déposée à Paris par
l'ONG Sherpa, notamment pour financement du terrorisme, après
les révélations du journal Le Monde sur de possibles arrangements avec l'organisation État islamique pour faire fonctionner un site en Syrie. "Ce
que nous dénonçons, c'est l'obsession d'une entreprise de maintenir une activité
profitable au risque de devoir rendre des comptes et que soient mises au jour
des liaisons pour le moins dangereuses avec ceux qui sont perçus comme les pires
ennemis de l'humanité", a expliqué William Bourdon, le président de
l'ONG.
La
plainte avec constitution de partie civile a été déposée mardi 15 novembre
auprès du doyen des juges d'instruction, au nom de Sherpa, association
spécialisée dans la "défense de victimes de crimes économiques", du Centre
européen pour les droits constitutionnels et les droits de l'Homme (ECCHR) et de
onze anciens employés du groupe en Syrie, pour obtenir l'ouverture d'une
information judiciaire. Elle vise des faits de financement du terrorisme,
complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, mise en danger,
exploitation abusive du travail et négligence.
Une politique cynique faite d'aveuglement et de surdité
William Bourdon, président de l'ONG Sherpa
Dans
un article publié en juin dernier, Le Monde avait révélé "les troubles
arrangements" de Lafarge avec Daech pour que l'une de ses cimenteries, située
près d'Alep, continue de fonctionner. Avec notamment des garanties d'accès au
site pour ses employés, en
missionnant un intermédiaire pour obtenir des laissez-passer aux checkpoints
contrôlés par des membres du groupe État islamique. "Nous
demandons que soient tirées les conséquences d'une politique cynique faite
d'aveuglement et de surdité, conduisant à des échanges commerciaux et financiers
entre Lafarge Cement Syria sous le contrôle de sa maison-mère avec un groupe qui
avait déjà amorcé la commission de grands crimes internationaux", a indiqué
William Bourdon.
Lafarge,
qui a fusionné avec le Suisse Holcim en 2015 pour devenir le leader mondial de
son secteur, avait assuré
en juin qu'il examinerait les faits révélés par Le Monde, après avoir affirmé
que sa priorité absolue avait été la sécurité de ses personnels. En
juillet, la mission parlementaire sur les moyens du groupe jihadiste affirmait
dans son rapport que "rien" ne permettait d'établir que Lafarge ait pu
"participer directement ou indirectement, ni même de façon passive, au
financement de Daech".
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