L'histoire raconte tout le drame de l'immigration clandestine. Adou Ouattara, garçon ivoirien de 8 ans est dissimulé en position fœtale dans une valise, il est scanné comme n'importe quel objet transporté. L'image a fait le tour du monde et a ému la communauté internationale, en premier l'Espagne qui, sous la pression des députés de l'opposition, lui a finalement fourni un permis de séjour d'un an pour rejoindre sa mère, Lucie Ouattara.
Son histoire "montre le terrible désespoir de nombreuses personnes qui fuient la faim et la misère" et luttent pour regrouper leur famille par tous les moyens, a estimé le porte-parole du parti socialiste espagnol Antonio Hernando.
"Je lutterai jusqu'à la mort pour ramener mon mari et mon fils", avait assuré la mère d'Adou Ouattara dans le journal en ligne local Canaria7.es. Cette dernière a finalement réussi à rejoindre son fils dans l'enclave espagnole de Ceuta alors qu'elle devait se soumettre à une prise d'empreintes digitales pour vérifier la filiation.
Adou Ouattara était au bord de la déshydratation quand il a été retrouvé dans la valise, caché sous des vêtements. Son père Ali a lui été arrêté quelques heures plus tard alors qu'il franchissait la même frontière et inculpé pour avoir tenté de cacher l'enfant avant d'être placé en détention provisoire. Jeudi, la juge a refusé de le libérer, arguant "de la possible existence d'un risque de fuite de Ali Ouattara" et de sa "responsabilité présumée dans le grave danger pour la vie du mineur et son intégrité physique".
Ce n'est pas un criminel, il a toujours été un bon père
Lucie Ouattara
Ce "père a été victime de la mafia", assure Juan Isidro Fernandez Diaz, l'avocat de la famille. "Ce n'est pas un criminel, il a toujours été un bon père", plaide aussi son épouse Lucie Ouattara.
Ali Ouattara vit légalement depuis sept ans à Fuerteventura. Lucie Ouattara, avec laquelle il a quatre enfants, l'a rejoint il y a un an avec Myriam, sa fille de 11 ans. Ismael, âgé de 21 ans, travaille dans la province de Murcie (sud de l'Espagne).
Adou était resté en Côte d'Ivoire, dans le village d'Assuefry (nord-est),
avec sa grand-mère et son frère Michael. Mais en 2014, la grand-mère est morte et Ali
Ouattara a demandé une carte de séjour pour l'enfant, au nom du regroupement
familial.
"Ils lui ont refusé pour 60 euros", accuse l'avocat. Il travaillait depuis
sept ans dans une blanchisserie et "gagnait 1.275 euros, or la loi exige 1.333
euros" pour autoriser le regroupement, ajoute Juan Isidro Fernandez Diaz.
Ali Ouattara décide alors de "payer 5.000 euros pour un passeport et un visa"
mais n'aurait jamais accepté que son fils soit transporté dans une valise,
assure-t-il. Selon l'avocat, les passeurs ont dans un premier temps demandé à Ali
Ouattara de se rendre à l'aéroport de Madrid pour chercher son fils, puis lui
ont donné rendez-vous à Casablanca au Maroc, avant de lui demander de se rendre
à Ceuta. Là, "on lui dit de rentrer le premier et que l'enfant suivrait avec son
passeport. Mais c'était faux", raconte l'avocat. Ali Ouattara a en fait passé la
frontière alors que son fils avait déjà été découvert.
Cette affaire "est une preuve de plus que la législation sur l'immigration
est une ineptie conduisant à de profondes injustices", a dénoncé le porte-parole
de la gauche plurielle au Congrès des députés Joan Coscubiela.
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