Les versions se succèdent concernant les raisons du bombardement américain qui a détruit un hôpital de Médecins sans Frontières (MSF), samedi dernier, à Kunduz, en Afghanistan. Après que l'Alliance atlantique a déclaré qu'il s'agissait de frappes visant à soutenir des soldats américains ciblés par des talibans, le général John Campbell, patron de la mission de l'OTAN dans le pays, a pour sa part évoqué une demande de la part de l'armée afghane. "L'armée afghane, acculée par les rebelles talibans, a demandé un soutien aérien aux forces américaines", a-t-il ainsi déclaré, alimentant la polémique.
Christopher Stokes, le patron de Médecins sans Frontières, a rapidement condamné les "contradictions" américaines. "Le récit (des Américains, ndlr) sur l'attaque change sans cesse. Cela a d'abord été un dommage collatéral, puis un tragique incident et maintenant ils essayent de faire porter la responsabilité au gouvernement afghan". Après la frappe, l'ONG a retiré tout son personnel de Kunduz, ville assaillie par les combats entre l'armée et les talibans, et dont le seul hôpital capable de soigner les graves blessures de guerre était celui de MSF.
Le président américain, qui a adressé ses condoléances suite à la tragédie, a rapidement demandé l'ouverture d'une enquête dont il attend les résultats avant de "porter un jugement définitif". Un porte-parole de la Maison Blanche à quant à lui assuré que les résultats de cette enquête ne seraient en aucun cas dissimulés. Une promesse qui ne satisfait pas Christopher Stokes, qui s'est positionné en faveur d'investigations menées par "un organisme international indépendant". En réponse à cette demande, l'ONU a fait savoir qu'elle attendrait les résultats des enquêtes officielles menées par les États-Unis, par l'OTAN et "probablement par le gouvernement afghan" avant d'entreprendre quoi que ce soit.
MSF rejette en bloc les justifications de responsables afghans, selon lesquelles des combattants talibans se trouvaient dans l'établissement et s'en servaient comme base. "Ces déclarations impliquent que les forces afghanes et américaines aient décidé ensemble de raser un hôpital entièrement fonctionnel.(...) Cela équivaut à reconnaître qu'il s'agit d'un crime de guerre", a déclaré Christopher Stokes, en écho à l'ONU qui jugeait dès samedi que la frappe aérienne pourrait relever du "crime de guerre" si elle était jugée "délibérée par la justice".
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