Le nombre de migrants juifs qui ont quitté la France pour Israël a été presque multiplié par quatre entre le premier trimestre 2013 et la même période en 2014, montrent des chiffres de l'Agence juive transmis ce lundi 12 mai à l'AFP.
Au cours de la période janvier-mars 2014, 1.407 Juifs de France ont fait leur aliyah ("ascension" en hébreu), contre 353 au premier trimestre 2013, selon la représentation française de l'agence para-gouvernementale chargée de l'immigration juive vers Israël. Cette tendance fait suite à une année de nette hausse, 3.280 personnes ayant émigré de France vers Israël en 2013 contre 1.907 en 2012, soit une augmentation de plus de 70%.
Ariel Kandel, le directeur de l'Agence juive en France, note que "le phénomène s'accélère". "On ne finira pas l'année 2014 avec quatre fois plus de migrants qu'en 2013, mais si on continue sur les bases actuelles, on va dépasser les 5.000 Français faisant leur aliyah en 2014, ce qui sera inédit depuis la création de l'État d'Israël en 1948", a-t-il ajouté.
Ariel Kandel explique ce phénomène par des "facteurs multiples et en même temps liés". Avant tout, selon lui, "les Juifs de France sont très proches d'Israël, très attachés au sionisme".
Mais a pesé aussi "ce que j'appelle un climat antisémite" dont "on ne peut pas dire qu'il est lié à des actions de violence". Citant "l'affaire Dieudonné", le directeur de l'Agence juive en France estime que si "l'État fait tout ce qu'il faut pour lutter contre l'antisémitisme", "on n'a pas senti un mouvement de masse dans la rue" contre les dérapages du polémiste. "A moyen terme, cela inquiète un peu les gens" dans la communauté juive, fait-il valoir.
"Troisième phénomène" cité par le responsable : "la situation économique de la France", avec son fort taux de chômage et sa croissance atone, qui rend par comparaison Israël attractif, notamment auprès des jeunes. "Cela ne veut pas dire qu'Israël est un paradis. L'aliyah est très dure, le migrant doit s'adapter dans la durée", nuance Ariel Kandel.
Les phénomènes de retour au pays d'origine, ou "yerida" ("descente"), existent, même si l'Agence juive ne les comptabilise pas. "C'est très compliqué à mesurer, car un Juif qui revient n'a aucunement l'obligation d'informer quiconque de son souhait de le faire", fait valoir Ariel Kandel. Ce dernier estime néanmoins à "peut-être 10%" le nombre de personnes qui reviennent en France après leur aliyah, un phénomène constaté notamment "dans les deux premières années" de présence sur le sol israélien.
L'immigration juive en Israël à partir de la France avait enregistré une légère baisse en 2012, malgré la tuerie perpétrée par Mohamed Merah devant l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse, selon des statistiques du ministère israélien de l'Intégration.
La communauté juive de France compte près de 500.000 personnes, selon des estimations, ce qui en fait la plus importante en Europe. Depuis la création d'Israël en mai 1948, plus de trois millions de personnes y ont immigré, dont plus de 90.000 de France.
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