"Il faut contrer les affirmations anti-européennes", estime Isabelle Dath après la percée de l'extrême-droite en Autriche

REPLAY / ÉDITO - L'éditorialiste Isabelle Dath s'alarme sur la montée de l’euroscepticisme après la qualification de l'extême-droite au second tour de l'élection présidentielle en Autriche.

Isabelle Dath : "il faut contrer les affirmations anti-européennes"

Crédit : dailymotion

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36,4%. C'est le score du candidat d'extrême droite Norbert Hofer au premier tour de la présidentielle en Autriche, dimanche 23 avril. Même si dans ce pays, le titre du président est totalement honorifique, selon Isabelle Dath il y a de quoi s'inquiéter. "Cette élection s'est jouée non pas sur les personnalités mais sur les problèmes de société : le chômage, la crise des migrants, la peur du déclassement d'une partie de la population..." Pour la première fois, les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis 1945, les sociaux-démocrates et les conservateurs ont été éliminés au premier tour avec 11% seulement des voix chacun, alors que la participation avoisine les 70%.

Norbert Hofer adopte une stratégie qui rappelle celle de Marine Le Pen, notamment au travers de la dédiabolisation, analyse Isabelle Dath. Il a pris ses distances avec ses prédécesseurs, proches du milieu néo-nazi. "Son âge, 45 ans, a été un atour majeur. Il incarne le renouvellement générationnel", estime l'éditorialiste.

Vers la banalisation de l'extrême-droite

Le débat sur les migrants a également beaucoup influencé les électeurs. L'Autriche a accueilli 90 000 migrants l'an dernier avant d'installer des clôtures à sa frontière avec l'Italie et de menacer de rétablir le contrôle aux frontières. Norbert Hofer affrontera au second tour un écologiste. "S'il est élu, il voudra détricoter l'Europe", alerte Isabelle Dath. Le candidat a déjà menacé de dissoudre le Parlement. Son parti pourrait aussi remporter les législatives.

Marine Le Pen a salué un "résultat magnifique". Isabelle Dath s'inquiète de la banalisation de l'extrême-droite en Europe, exacerbée en cas de Brexit. "Au lieu de se lamenter, nos dirigeants actuels feraient mieux de se mettre au travail et de trouver des arguments convaincants pour contrer les affirmations anti-européennes souvent spécieuses pour ne pas dire mensongères."

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