Depuis son accession au poste de ministre des Finances, Yanis Varoufakis refuse toute escorte. Et visiblement il n'en a pas besoin puisque son épouse s'occupe de sa protection. Le dirigeant grec a en effet raconté ce mercredi matin 29 avril avoir été pris à parti la veille au soir par des anarchistes et que sa femme Danaé a dû faire rempart de son corps pour qu'il ne soit pas frappé.
Le ministre dînait avec son épouse et une amie dans un restaurant d'Exarchia, un quartier connu pour être le bastion des anarchistes dans Athènes, quand un groupe a surgi dans la salle, jetant des objets en verre dans leur direction et proférant des insultes. Ils ont prié le ministre de "ne revenir à Exarchia que lorsqu'il ne serait plus politicien", a rapporté une journaliste après avoir parlé à Yanis Varoufakis.
"Ils ne voulaient pas nous blesser", estime le ministre dans un communiqué, mais plutôt "me faire battre en retraite en me bousculant légèrement de manière un peu humiliante". Une affirmation "invérifiable" car "Danaé, avant qu'ils n'arrivent jusqu'à nous, et avant que je puisse l'arrêter, s'est levée en me serrant avec force, leur tournant le dos, de telle sorte qu'il aurait fallu la frapper avant de m'atteindre", poursuit Yanis Varoufakis. Ne parvenant pas à toucher le ministre, le groupe est ressorti, sans s'éloigner du restaurant. Sur le point de partir, le dirigeant a cependant "entamé un dialogue avec eux".
"J'ai parlé à cinq ou six" d'entre eux, ceux qui étaient le "plus en colère", raconte le ministre. Après un quart d'heure d'une discussion "intense mais pas violente", "le climat s'est apaisé et nous avons pu partir", explique-t-il. "La réponse à la colère de ces gens ne peut être ni la fuite ni la répression violente", conclut Yanis Varoufakis, sous-entendant que la police n'a pas été appelée lors de l'incident.
L'ensemble des partis politiques grecs ont condamné l'agression mercredi. Syriza, le parti du Premier ministre Alexis Tsipras, l'a jugée "inacceptable et provocante", ajoutant "qu'aucun ministre ou député Syriza n'est intimidé par de telles actions, car leur place est parmi les citoyens". Le partenaire de Syriza au sein de la coalition au pouvoir, le parti de droite souverainiste des Grecs indépendants, a qualifié l'attaque "d'acte hautement fasciste et répugnant".
Dans l'opposition, le parti conservateur Nouvelle Démocratie a estimé que "les pratiques de violence n'ont pas leur place dans notre démocratie". Le Parti communiste a observé que "de telles actions n'ont rien à voir avec une authentique protestation populaire". Quant au parti socialiste Pasok, il a lui aussi déploré l'attaque, tout en notant que "dans des cas similaires" visant d'autres partis dans le passé, Syriza, parti de gauche radicale, "était resté silencieux et certains de ses dirigeants avaient même couvert" ces actes.
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