Il s'agissait de la plus longue grève de la faim en cours dans le monde. Irom Chanu Sharmila, défenseure indienne des droits de l'Homme, a mis fin, mardi 9 août, à seize ans de jeûne militant pour s'engager sur le terrain politique de l'État du Manipur, situé au nord-est de l'Inde. "Je compte me lancer en politique en tant que 'Dame de fer' du Manipur et je veux être à la hauteur de ce surnom", a-t-elle expliqué, annonçant qu'elle comptait devenir le prochain chef de gouvernement de l'État de Manipur.
"Je n'oublierai jamais ce moment", a confié Irom Sharmila, émue aux larmes, aux médias, devant lesquels elle a ôté sa sonde nasale et est allée jusqu'à manger du miel pour officialiser la rupture de sa grève de la faim, entamée 5.757 jours plus tôt. La "Dame de fer du Manipur" était alimentée contre son gré, afin d'être maintenue en vie, dans une prison aménagée en hôpital à Imphal, principale ville du Manipur. Elle était inculpée pour tentative de suicide, un acte puni par la loi indienne.
La militante de 44 ans a été libérée contre une caution de 10.000 roupies (150 dollars) après s'être engagée par écrit devant le tribunal d'Imphal à mettre fin à sa grève de la faim. D'abord déterminée à ne jamais interrompre sa grève, elle avait finalement estimé que celle-ci n'avait pas donné de résultats et avait dit vouloir essayer une nouvelle méthode. "J'ai jeûné pendant près de 16 ans, en pensant que je pourrais changer le système, mais je réalise maintenant que cela ne donnera aucun résultat", avait-elle déclaré un peu plus tôt.
Je connais rien à la politique, et mon niveau d'études est très, très faible, mais je veux convaincre notre peuple.
Irom Sharmila
Irom Sharmila avait entamée sa grève en l'an 2000 pour demander la fin de la loi, adoptée en 1990, sur les pouvoirs spéciaux accordés aux forces de sécurité, dans cette région de l'Inde confrontée à une insurrection séparatiste. Elle avait pris cette décision après avoir assisté à la mort de 10 civils à un arrêt de bus, tués probablement par l'armée, près de chez elle.
Candidate indépendante aux élections d'État qui se tiendront l'année prochaine, Irom Sharmila a annoncé que sa première action, si elle accédait au pouvoir, serait d'abroger cette loi. "Je connais rien à la politique, et mon niveau d'études est très, très faible, mais je veux convaincre notre peuple", a-t-elle dit dans un anglais hésitant. "Je vais utiliser tout ce que j'ai pour améliorer la société". Amnesty International avait déclaré Irom Sharmila "prisonnière d'opinion" en 2013 et la militante a reçu plusieurs prix internationaux au cours de sa vie.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte