En Grèce, l'économie reprend un peu des couleurs

Emmanuel Macron est en Grèce depuis jeudi 7 septembre, accompagné d'une délégation de patrons français. En matière économique, la Grèce va mieux. Enfin mieux, c'est vite dit. C'est vrai qu'il y a quand même des bonnes nouvelles. La croissance pourrait atteindre 1,5 % cette année, c'est-à-dire à peu près la même qu'en France. Les comptes budgétaires sont à l'équilibre (c'est pas si fréquent). Le pays a pu emprunter de l'argent (c'est important pour la Grèce de pouvoir emprunter, sur les marchés financiers cette fois-ci, ça n'était pas arrivé depuis plusieurs années).

Mais deux chiffres viennent tempérer cet enthousiasme. Le chômage est encore à 22% de la population active (pour les jeunes, c'est 40%). La Grèce a perdu pendant la crise 25% de son PIB. L'amélioration est donc toute relative : c'est en fait l'épaisseur du trait. La vie quotidienne des Grecs reste bien souvent difficile. Pas dans les zones touristiques, qui ont profité de la visite de 30 millions d'étrangers cette année, mais ailleurs. Peu de travail, beaucoup d'impôts, des retraites qui ont été divisées par deux, le coût des soins qui a explosé, la misère dans les rues de certains quartiers d'Athènes.

Le pays est en train de devenir un parc de loisirs estival pour les Européens, grâce une nature et une mer extraordinaire, un climat méditerranéen et des sites archéologiques de premier plan mondial. Du coup, les Européens du Nord y viennent prendre leurs vacances, tandis que les Grecs qualifiés, eux, migrent au Nord pour travailler. D'autant que l'entrée dans l'euro aura vraiment été une catastrophe pour ce pays.