C'est l'un des grands salons automobiles mondiaux. Il se déroule à Détroit, dans le Michigan, la capitale de l'auto en Amérique. C'est là que General Motors, Ford et Chrysler sont devenus, à partir des années 20, des géants de l'économie.
C'est frappant, quand on va à Detroit, de voir ces immenses usines à l'abandon. Il y a un peu moins de dix ans, juste après l'élection de Barack Obama, les trois grands constructeurs risquaient de disparaître à cause de la crise financière (un million d'emplois menacés). Washington a finalement investi 80 milliards de dollars. Il y a des restructurations douloureuses.
Aux États-Unis, la construction automobile tient un rôle central dans l'inconscient collectif. L'Amérique, c'est la voiture. D'ailleurs en 2012, pour sa campagne de réélection, l'un des slogans d'Obama, pour vanter le bilan de son premier mandat, était "Ben Laden est mort, et General Motors est vivant".
Pourtant le Michigan est devenu, quatre ans plus tard, l'un des symboles de la victoire de Donald Trump. Car c'est l’un des deux États qu'il a gagnés par surprise, justement grâce à la mobilisation de ces cols bleus, ces employés et ouvriers de l'industrie automobile, des sous-traitants, et plus généralement tout le tissu économique qui en dépend.
Car Donald Trump a fait de la voiture un symbole de son projet. Il en parlait sans cesse. Pour dénoncer l'accord de libre-échange avec le Mexique, où des géants de l'automobile américain ont bâti des usines pour construire des modèles à bas coûts. Pour accuser aussi des pays riches, des alliés, d'inonder le marché américain avec les voitures : la Corée, le Japon, l'Allemagne.
Même lorsqu'il est venu à Bruxelles pour le sommet de l'OTAN, son obsession c'était l’industrie automobile allemande : "Pourquoi est-ce qu’on voit autant de Mercedes et de BMW sur la 5e Avenue, au pied de la Trump Tower ?" En réalité, les voitures allemandes représentent moins de 7% du marché. Mais il menaçait d'imposer une taxe à 35% sur les importation de voitures.
Ces menaces ont-elles été efficaces ? Ford s'est vanté auprès du président, d'investissements aux États-Unis. En réalité, des projets qui existaient avant Trump. Mais cela a suffi à apaiser sa colère : il ne tweete plus contre Ford (cela avait fait chuter brutalement le cours de bourse). Chrysler a aussi rapatrié en Amérique la production d'un pick-up fabriqué jusque-là au Mexique.
Donald Trump a également félicité, il y a quelques jours dans un tweet, le Japonais Toyota qui annonce la construction d'une nouvelle usine en Alabama. Il est encore trop tôt pour faire le bilan de cette stratégie du président. Il faut attendre de voir l'effet qu'auront les baisses d'impôts sur les entreprises.
Mais c'est notamment sur l'industrie automobile qu'on pourra juger sa politique protectionniste. D'où l'enjeu politique de ce salon de Détroit ces jours-ci.
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