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"De 'Charlie Hebdo' à Tunis, un même donneur d'ordre", dit un spécialiste des réseaux islamistes

REPLAY - Selon l'historien Jean-Pierre Filiu, ce sont les mêmes équipes qui sont derrière les attaques de "Charlie Hebdo", à Paris, et du musée du Bardo, à Tunis. Il cible le Franco-Tunisien Boubaker Al-Hakim, affilié à Daesh.

Les forces de sécurité tunisiennes autour du musée du Bardo, le 18 mars 2015 à Tunis
Crédit : FETHI BELAID / AFP
"De 'Charlie Hebdo' à Tunis, un même donneur d'ordre", dit un spécialiste des réseaux islamistes
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Yves Calvi & Loïc Farge
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Pourquoi la Tunisie a-t-elle été attaquée ? "Le symbole d'une révolution et d'une transition réussie, c'est tout ce que les jihadistes détestent", répond Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po et spécialiste des réseaux islamistes.

Pour lui, "les assassins de la liberté sont les mêmes à Paris et à Tunis. En attendant la revendication, il s'agit d'un réseau similaire qui a ensanglanté cette fois la capitale tunisienne". S'agit-il des mêmes équipes ? "C'est en tout cas le même donneur d'ordre : il s'appelle Boubaker Al-Hakim", explique-t-il.

Il rappelle que l'homme a déjà "revendiqué des assassinats de personnalités démocrates" en Tunisie, en 2013. "Il est aujourd'hui dans le nord de la Syrie, au côté du calife de la terreur, Abou Bakr Al-Baghdadi. J'avais désigné sa responsabilité dans le drame de Charlie et de l'Hyper Cacher, car c'est lui qui avait formé les frères Kouachi il y a déjà de longues années", poursuit Jean-Pierre Filiu.

"Centralisation de la décision, décentralisation de l'exécution"

Leur donne-t-il spécifiquement l'ordre d'intervenir à un endroit précis ? "On a, dans ces mouvements, un principe simple : centralisation de la décision, décentralisation de l'exécution. Il est évident que les terroristes, jeudi, visaient le Parlement tunisien et qu'ils se sont heurtés à une sécurité trop importante qui les a amenés à se rabattre sur le Musée du Bardo", poursuit-il.

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Les terroristes visaient apparemment le Parlement, où on est en train de discuter la loi anti-terroriste. Ne pouvant pas y pénétrer, se sont-ils rabattus sur le musée ? "Ce sont des combattants. À la différence des terroristes de la génération antérieure, nous commençons à voir arriver des militants tout à fait aguerris par des années de contre-insurrection", explique-t-il.

"Ils sont capables effectivement, lorsqu'une voie leur est fermée, d'adopter un plan B, alors que les terroristes de l'ancienne génération se seraient débandés ou se seraient peut-être rendus. Il faut savoir que le Parlement libyen avait été victime d'une attaque de ce même groupe, il y a à peine quelques semaines."

Nous commençons à voir arriver des militants tout à fait aguerris par des années de contre-insurrection

Jean-Pierre Filiu, spécialiste des réseaux islamistes

Pour Jean-Pierre Filiu, le donneur d'ordre est "lié à Daesh" (l'acronyme arabe d'État Islamique). "Il faut voir qu'actuellement Daesh est en train d'absorber toutes les différentes filiales d'Al-Qaïda. À mon avis, il ne va pas tarder avant d'absorber Al-Qaïda au Maghreb Islamique, qu'on désigne derrière ce commando", affirme-t-il.

"C'est peut-être d'ailleurs pour cela que l'opération a été faite, pour la revendiquer au nom du calife Baghdadi comme, rappelez-vous, Coulibaly avait revendiqué le carnage de l'Hyper Cacher au nom du même calife. C'est ainsi qu'on pénètre dans l'organisation. C'est ainsi que le groupe qui avait décapité notre compatriote Hervé Gourdel, en septembre dernier, avait, si j'ose dire, payé son droit d'entrée dans Daesh", décrypte le spécialiste.

"Le problème vient de Syrie"

La Tunisie est-elle une terre de jihadistes spécifique ? "Il n'y a malheureusement plus de terre de jihadistes spécifique", répond Jean-Pierre Filiu.

"Tout le monde va en Syrie depuis la Tunisie, depuis la France, depuis la Libye. C'est pour ça qu'il est essentiel, et j'ai été très sensible à la solidarité franco-tunisienne qui s'est exprimée à la fois dans la population mais chez les décideurs aussi, de montrer que le problème n'est pas forcément chez nous ou chez eux, mais qu'il est à la source, c'est-à-dire en Syrie, et que c'est là-bas qu'il faut intervenir contre les donneurs d'ordres et contre la hiérarchie terroriste", dit-il.

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