Les Européens ont conclu lundi 13 juillet au petit matin un accord pour négocier un troisième plan d'aide à la Grèce, la gardant ainsi dans le giron de l'euro mais au prix de très lourds sacrifices pour ce pays exsangue qui aura besoin d'un nouveau soutien financier. Cet accord ne va rien changer dans l'immédiat au quotidien des Grecs, puisque pour l'instant rien n'est acté. Le Parlement doit voter d'ici à mercredi le projet d'accord. D'ici là, le pays continue de tourner au ralenti.
Il y a d'abord les banques qui restent fermées. Les files d'attentes devant les distributeurs qui ne désemplissent pas. C'est comme s'il n'y avait pas eu d'accord pour l'instant. D'ailleurs, les Grecs ont encore du mal à y croire. Cette incrédulité se voit dans les rues.
Le signe de cette torpeur qui n'en finit pas, ce sont ces petites boutiques désespérément vides dans le centre-ville d'Athènes. Ici, des bijoux ; là, des vêtements. Tout ce qui fait vivre les petits commerçants ne se vend plus. Ce sont soit les grandes enseignes de luxe qui attirent les touristes, soit les supermarchés qui sont dévalisés. Mais entre les deux, il n'y a plus personne.
Anastasie travaille depuis huit ans au milieu de centaines de rouleaux de tissus. Des textiles qu'elle vend aux particuliers. Mais depuis un mois, elle a perdu plus de 50% de son chiffre d'affaires. Pour elle, cet accord reste encore très abstrait. "Les gens ne viennent plus. Comme les banques sont fermées, ils ont arrêté d'acheter le superflu", raconte-t-elle. "J'espère que cet accord va changer les choses, sinon je devrai fermer. Aujourd'hui, on je ne peux plus rien payer, le loyer, les employés, l'électricité. On n'y arrive pas", se désole-t-elle.
On rencontre des chômeurs désabusés. Ils ne croient plus en rien. Ils cumulent depuis plusieurs années des petits boulots, payés au noir. Ceux-là sont ceux qui refusent de répondre lorsqu'on leur parle de l'Europe et de l'accord. Il y a aussi des retraités qui ont vu leur pension rétrécir chaque mois un peu plus, et qui pour la plupart n'ont même pas de carte de crédit pour retirer de l'argent.
Je suis heureux même si je n'ai pas d'argent. Nous vivrons, ça ira !
Alexis, Athénien
Et puis il y a ceux qui veulent continuer à y croire. C'est l'optimisme à toute épreuve, voire la politique de l'autruche. Alexis et Georges, 24 et 33 ans, sont attablés à une petite terrasse bondée. "C'est bien la preuve que la crise n'est pas si grave", le premier, un brin provocateur avant de lâcher. "De toute façon je ne comprend rien à leur accord, alors je profite".
"Je serai peut être avocat, ou pas. Là je bois mon café, je fume ma cigarette. C'est mon ami qui me les a offertes. Je suis heureux même si je n'ai pas d'argent. Nous vivrons, ça ira !", lâche-t-il.
Pour s'en sortir, les Grecs font preuve d'une énorme solidarité. Les liens sont encore plus forts en temps de crise. Les belles histoires se comptent par dizaines. Ici, c'est une amie qui paye le loyer d'une autre ; là, un médecin qui donne des médicaments, trop coûteux pour cet homme en fin de vie. Ou encore ce livreur, qui n'avait pas assez d'argent pour payer son essence : il a finalement pu faire le plein grâce à la générosité de ses clients.
Il y a aussi une solidarité internationale. Les touristes rencontrés en plein cœur d'Athènes l'assurent : s'ils sont là, c'est qu'ils aiment ce pays; et qu'ils veulent l'aider jusqu'au bout.
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