Comment de la boue japonaise sauvera les nouvelles technologies
Au Japon, de massifs gisements de terres rares pourraient combler pendant des siècles les besoins mondiaux. Ces minéraux sont utilisés notamment dans les fabrications de haute technologie, d'où une demande en forte croissance.

Transformer de la boue en or ? Des scientifiques japonais ont analysé de massifs gisements de terres rares, appellation désignant en réalité 17 métaux, dans les fonds marins de l'océan Pacifique. Ils estiment que ces gisements pourraient représenter plusieurs centaines d'années de la consommation mondiale de certains de ces matériaux.
Découverts en 2013, les gisements pourraient contenir plus de 16 millions de tonnes de minéraux précieux, utilisés dans la fabrication de produits de haute technologie (éoliennes, smartphones, moteurs électriques, etc.), selon une étude publiée mardi 10 avril par la revue Scientific Reports. Ils sont situés dans une vaste zone de 2.500 km² près de l'île de Minamitorishima, à quelque 2.000 km au sud-est de Tokyo.
Ces conclusions sont une bonne nouvelle pour le Japon, qui importe de Chine 90% de ces métaux cruciaux pour son industrie. La quasi-totalité de la production mondiale de terres rares est en effet chinoise.
"Une base quasi-infinie"
Les chercheurs ont analysé des échantillons de boues prélevés à plus de 5.000 mètres de profondeur et extrapolé la quantité de minéraux exploitables. Ils ont évalué que la quantité présente de dysprosium, un élément utilisé par exemple dans les aimants permanents, représentait 730 années de consommation mondiale, tandis que les réserves d'yttrium, entrant dans la fabrication des lasers, étaient susceptibles de combler les besoins de l'industrie pendant 780 années. La zone de recherches "a le potentiel pour fournir au monde ces métaux sur une base quasi-infinie", insistent les auteurs de l'étude.