Cet attentat-suicide se produit dans un climat d'extrême tension entre les sunnistes, majoritaires, et la minorité chiite d'Arabie Saoudite. Le pays a été frappé, vendredi 22 mai, par un attentat sanglant dirigé contre les chiites et revendiqué par État Islamique (EI).
C'est la première fois que le groupe jihadiste endosse un attentat sur le sol saoudien. Malgré une sécurité renforcée, en raison de l'engagement militaire de Riayd au Yémen, l'attaque a été très meurtrière. 21 fidèles d'une mosquée chiite de l'est du royaume ont été tués lors de la prière du vendredi. 81 personnes ont été blessées, selon le biland du ministère de la Santé.
L'attaque de vendredi est la plus sanglante dans le royaume depuis la vague d'attentats d'Al-Qaïda entre 2003 et 2006. Elle a provoqué une onde de choc dans ce pays, ultraconservateur, où les tensions confessionnelles sont déjà palpables sur les réseaux sociaux et dans le discours de certains religieux, hostiles aux chiites.
Cet attentat a eu lieu malgré les mesures de sécurité préventives, motivées notamment par la participation de Riyad aux raids contre l'EI en Syrie et sa campagne aérienne, au sein d'une coalition arabe, contre les rebelles chiites au Yémen voisin. Les autorités saoudiennes ont en effet multiplié, ces derniers mois, les arrestations d'extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques pour "attiser les tensions confessionnelles".
En avril, elles ont affirmé avoir démantelé une cellule de 65 personnes liées à l'EI et cherchant à passer à l'acte. En décembre, elles avaient arrêté trois partisans du même groupe, accusés d'avoir blessé par balle un Danois à Riyad. Les autorités ont en outre élargi une zone tampon le long de la frontière nord avec l'Irak, où l'EI occupe de vastes régions, et construit une clôture massive pour se protéger des infiltrations d'hommes et d'armes.
La classe politique, la puissante institution religieuse sunnite et les médias saoudiens ont été unanimes à condamner l'attentat perpétré à Qatif, dans la province orientale du royaume. Fait remarquable, le grand mufti Cheikh Abdel Aziz ben Abdallah Al-Cheikh, le plus haut dignitaire religieux saoudien, a promptement réagi, dénonçant un "acte criminel" dirigé contre l'unité nationale.
L'attentat a également été dénoncé à travers le monde, y compris en Iran, le rival chiite de l'Arabie saoudite, chef de file des nations sunnites. "L'EI doit être vaincu" et "l'intolérance, la violence et la haine qu'il manifeste doivent être écrasés", a condamné le Conseil de sécurité de l'ONU.
L'EI, en dépit de son hostilité profonde aux chiites, reproche à l'Arabie saoudite de s'être s'est engagée au Yémen uniquement pour faire plaisir aux Occidentaux. "Leur guerre n'est rien d'autre qu'une tentative de se faire valoir vis-à-vis de leurs maîtres parmi lesquels les juifs", a affirmé le chef de Daesh Abou Bakr al-Baghdadi, dans un message diffusé le 14 mai.
Les éditorialistes de la presse saoudienne dénoncent samedi un acharnement de l'EI à "semer la discorde" entre Saoudiens. "Pas de place à la discorde (...) le peuple est uni", assure le quotidien Al-Watan.
Mais ce voeu pieux est nuancé par les réactions de colère des chiites, vendredi sur le lieu de l'attentat. Certains déplorent le peu de protection fournie à leur lieux de culte. La minorité chiite se concentre dans l'est de l'Arabie saoudite, riche en pétrole, et se plaint de discrimination.
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