Anne Hidalgo évoque les "no-go zones" à Washington

La maire de Paris Anne Hidalgo a plaidé mercredi 18 février à Washington en faveur d'"une ville plus inclusive" pour lutter contre la radicalisation des populations, déterminée à prendre "l'exact contrepied des 'no-go zones' fantasmées par certains".

"Il faut promouvoir une ville plus inclusive", a-t-elle déclaré lors d'un sommet contre la violence extrémiste auquel participent des représentants de 60 pays. Elle a indiqué qu'elle "s'inspirait" à Paris de villes américaines comme New York pour renouveler le modèle français républicain d'intégration.

"À Paris, notre ambition est de prendre l'exact contrepied des 'no-go zones' fantasmées par certains", a-t-elle expliqué, provoquant des rires dans l'assistance.

Je ne peux pas laisser un mensonge d'une telle gravité impuni

Anne Hidalgo

Carte à l'appui, la chaîne américaine Fox News avait expliqué, au lendemain de l'attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo, qu'il existait à Paris des "no-go zones" (des zones de non-droit) échappant aux lois de la République et interdites aux non-musulmans.

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En fin de journée, elle a confirmé à la presse que la mairie de Paris avait porté plainte en diffamation contre la chaîne conservatrice devant le tribunal correctionnel de Paris. "Je ne peux pas laisser un mensonge d'une telle gravité impuni", a expliqué l'élue aux journalistes, en plaidant pour la "pédagogie" face à "un mensonge de cette nature" prononcé "à un moment comme celui-là".

Ses propositions pour Paris

Lors de ce sommet, Anne Hidalgo a précisé que les actes antisémites avaient doublé en France de 2013 à 2014, et les actes anti-musulmans avaient augmenté de 10%. D'ailleurs, selon elle, les attentats de Paris "illustrent les violences communautaires" et "visent les fondations de nos démocraties".

La maire de Paris propose de rouvrir les écoles le samedi matin pour "aider à la réussite scolaire", car "derrière chaque parcours de radicalisation, il y a un échec à l'école", a-t-elle ajouté. Elle propose également de créer une "carte de résident de Paris" quelle que soit la nationalité, à partir de l'âge de 7 ans.

Tirant le bilan du sommet, où elle a vu "beaucoup de convergence" sur la réponse à donner au jihadisme, la maire française a constaté "beaucoup plus d'engagement personnel" des citoyens dans les villes américaines et a appelé à une "implication plus forte des Parisiens". Elle s'est d'ailleurs engagée à "aller réveiller cet engagement" dans sa ville car la réponse au jihadisme "ne peut pas être étriquée, celle du repli sur soi".