Alain Duhamel : "Tsipras s'est trompé sur son analyse et joue un dernier coup de dés"

Après les réunions "de la dernière chance" pour trouver un accord entre la Grèce et ses créanciers, les économistes du monde entier auront, cette semaine, les yeux rivés sur Athènes. Contre toute attente, le Premier ministre grec Aléxis Tsípras a annoncé vendredi soir l'organisation d'un référendum sur les propositions des créanciers du pays. Une sortie de la Grèce de la zone euro est désormais possible, mais elle est encore évitable.

Pourquoi Alexis Tsipras tente-t-il ce coup de poker ?

Le chef du gouvernement grec pensait dès le départ qu'une négociation financière était d'abord une négociation politique, alors qu'il s'agissait tout d'abord d'une négociation technique. Il a également pensé que les dirigeants européens n'oseraient pas prendre le risque d'une crise et que la Grèce devrait, elle aussi, le prendre.

Le Premier ministre grec a décidé d'organiser, dimanche 5 juillet, ce référendum car il a échoué. Aléxis Tsípras avait fait croire aux Grecs qu'il était possible à la fois d'obtenir davantage de prêt et en même temps la garantie d'une restructuration de la dette grecque.

Cette restructuration ne pourra être obtenue que s'il y a d'abord un succès dans les négociations. Bref, il s'est complètement trompé sur son analyse et joue un dernier coup de dés.

Alain Duhamel