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Alain Duhamel : François Hollande "met les pieds dans le plat" à propos de la Russie
REPLAY - ÉDITO - En déclarant que Vladimir Poutine n'est pas son allié, le chef de l'Etat illustre une politique étrangère "mitterrandienne" basée sur la fermeté.
Alain Duhamel
Crédit : Damien Rigondeaud
François Hollande a insisté pour que Vladimir Poutine s'attaque "prioritairement" au groupe Etat islamique, déclarant que le président russe n'est "pas l'allié" de la France mais celui de Bachar Al-Assad. "En règle générale, le langage diplomatique consiste à dire de façon très compliquée les choses les plus simples et de façon particulièrement obscure les choses les plus importantes. François Hollande prend exactement le contrepied : il met les pieds dans le plat." estime Alain Duhamel.
Selon l'éditorialiste, le chef de l'État "a le sentiment que Vladimir Poutine avance dissimulé". En Ukraine, la Russie a "toujours nié" l'intervention alors qu'elle arme, forme et engage des troupes dans l'est du pays. Pour le journaliste, la question est désormais de savoir si la Russie fait la même chose en Syrie. Les attaques annoncées par Poutine contre Daesh traduisent la volonté de sauver le "bras armé" de la Russie dans la région, en la personne de Bachar Al-Assad. Cette prise de position à dimension "aventuriste" implique cependant d'éventuels conflits entre les aviations des différents pays, à l'image de la Turquie qui a dénoncé une violation de son espace aérien par des appareils russes.
Rupture avec le gaullisme
Malgré les divergences, Vladimir Poutine reste un interlocuteur incontournable. "Notre partenaire, il l'est forcément" constate Alain Duhamel, "parce que la Russie est une grande nation, une puissance militaire, un producteur de matière première". Son régime est un "despotisme" qui n'a jamais empêché les partenariats en dépit des tensions.
Dans l'après-guerre, le Général De Gaulle, connu pour son "anti-américanisme", "avait des relations particulières avec la Russie", au même titre que ses héritiers qui "ont suivi la même voix". Un revirement s'est opéré avec la prise de pouvoir de François Mitterrand, qui "dénonçait les questions des droits de l'homme en Russie même quand il s'y rendait". Pour Alain Duhamel, François Hollande mène ainsi une politique étrangère "mitterrandienne" basée sur la fermeté envers Moscou.
