CETA : l'UE ouvre ses frontières aux produits canadiens sur fond de protestations

Va-t-on manger du saumon transgénique ? Ce saumon existe : il est vendu au Canada dans les supermarchés depuis mai dernier. Ses gènes ont été modifiés pour qu'il grandisse deux fois plus vite. Or, le principe de l'accord du CETA (le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada) est d'ouvrir nos frontières à tous les produits canadiens, y compris au saumon. Rien ne dit qu'il est dangereux pour la santé (les autorités canadiennes l'ont autorisé), mais en Europe les consommateurs se méfient des OGM. Beaucoup de pays, dont la France, n'en produisent toujours pas.

L'ex-fondation de Nicolas Hulot prend cet exemple du saumon pour montrer les dérives possibles du CETA. Et il y en a beaucoup d'autres. Au Canada, on fait grandir les vaches avec des hormones de croissance, on nettoie le poulet avec du chlore.

Autre conséquence de cet accord, sur l'environnement cette fois. La France se targue de vouloir lutter contre le réchauffement du climat. Elle va fermer ses centrales à charbon, elle a interdit le forage de pétrole. Pendant ce temps, au Canada ont extrait allègrement des hydrocarbures de sables bitumineux très polluants, qui risquent d'arriver chez nous par bateau. Ce n'est pas très cohérent.

Mercredi 20 septembre, la société civile en France s'est mobilisée. Des ONG écologistes, des syndicats de salariés agricoles et des association des consommateurs ont demandé ensemble à Emmanuel Macron de suspendre l'entrée en vigueur du CETA. Ils proposent même un référendum. Cet accord il a été signé par l'Europe. Pour revenir en arrière, il faudrait donc convaincre tous nos partenaires.