Au mois de novembre, les prix ont baissé en France de 0,2%. Le chiffre de l'inflation est faiblement positif lorsqu'on compare à il y a un an, en novembre 2013 (0,3%).
Nous sommes en inflation zéro. Une bonne partie de la Zone euro est dans de cas, à cause de la croissance faible et des plans de rigueur en Europe du Sud.
Le risque que les économistes évoquent, c'est d'être entraîné dans un engrenage déflationniste. Les prix baissent, les consommateurs retardent leurs achats, parce qu'ils espèrent des prix encore plus bas. Du coup, l'activité s'arrête, les licenciements se multiplient, les salaires sont réduits et les prix baissent encore davantage.
C'est ce qu'on a subi dans les années 1930. C'est dévastateur. Seule la dépense publique peut alors rétablir l'activité. C'est ce qu'avait découvert un économiste britannique encore largement cité aujourd'hui, Keynes.
On n'en est pas du tout là en France. La consommation des ménages résiste et, surtout, les salaires continuent à augmenter. L'inflation faible soutient au contraire le pouvoir d'achat, puisque le prix des biens ne progresse plus.
Pour autant, ce n'est pas une bonne chose. Nous aurions besoin d'inflation pour réduire la dette. Quand les prix et les salaires augmentent, le poids des emprunts diminue. Par exemple, quand on achète un appartement en s'endettant dans une période d'inflation, très vite les mensualités ne représentent plus grand chose, grâce à la montée régulière des salaires.
Pas assez d'inflation, c'est mauvais pour l'emprunteur, qui ne voit pas sa dette diminuer assez vite
François Lenglet
En période d'inflation, on rembourse sa dette en monnaie de singe, on "escroque" le prêteur. C'est exactement ce que nous aurions besoin de faire aujourd'hui, car il subsiste trop de dettes dans nos économies. C'est la séquelle de la crise, et cela nous handicape.
On nous a répété pendant des années que la hausse des prix, c'était mauvais pour la croissance et l'économie. C'est trop d'inflation qui est mauvais, c'est-à-dire une inflation de 10 ou 15%, qui dissuade aussi l'investissement.
En fait, trop d'inflation c'est très mauvais pour les prêteurs, qui voient leur capital s'éroder très vite. Pas assez d'inflation, c'est mauvais pour l'emprunteur, qui ne voit pas sa dette diminuer assez vite. Il faut trouver le juste milieu.
On ne sait pas faire juste un peu d'inflation. Comme tous les équilibres, c'est difficile à atteindre et surtout à maintenir. Cela dépend principalement de la banque centrale, qui doit régler le taux de change de la monnaie et la quantité de monnaie qui circule dans l'économie pour atteindre cet objectif. En principe, c'est 2% par an. Mais dans une période comme aujourd'hui, nous aurions besoin de 4% par an.
La Banque centrale européenne n'a pas l'air d'y parvenir. Il y a deux raisons à cela. D'abord, elle est sous influence allemande. Les Allemands ont une peur panique de l'inflation. Ensuite, elle gère une monnaie unique pour une zone économique extrêmement hétérogène (une vingtaine de pays).
C'est mission impossible que de faire un pilotage fin dans ces conditions. La politique monétaire unique, c'est comme un tee-shirt à taille unique. Il ne va à personne : il est trop grand pour les petits, et trop petit pour les grands.
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