Renaud Laplanche, l'entrepreneur français qui a conquis Wall Street
REPLAY / ÉDITO - Lending Club, la start-up de prêts entre particuliers créée par Renaud Laplanche, a levé 870 millions de dollars avec son entrée à la Bourse de New York.
Lending Club connait un incroyable succès outre-Atlantique. La société du Français Arnaud Laplancheest en train de révolutionner le monde bancaire américain. Elle est suffisamment attractive pour que Wall Street soit tombée raide dingue, jeudi 11 décembre, du leader mondial de la "finance participative", qui vaut 9 milliards de dollars à la bourse de New York. Pas mal pour une société crée en 2006.
À la base, il y a un constat : les banques rémunèrent votre épargne à 1%, et elles vous prêtent cet argent à 8%, 10% ou 15% selon les cas. Un écart que le natif de Montpellier juge disproportionné. Son idée : créer une plateforme internet pour mettre en relation ceux qui ont des économies à placer et ceux qui ont des besoins d’argent pour se développer ou améliorer leur vie. Avec quelques règles.
D'abord, on ne prêt pas plus de 35.000 dollars à un ménage, ni plus de 100.000 dollars à une PME. Ensuite, on limite les risques en mutualisant les prêts grâce aux bases de données informatiques. Personne n’avance tout seul 10.000 dollars à un souscripteur. Les ordinateurs réunissent des dizaines d’épargnants qui ne misent que quelques centaines de billets sur un projet.
Enfin on établit, comme dans la finance classique, des profils de risque des emprunteurs.
Les sociétés qui s’engraissent avec les crédits revolving sont menacées par la finance participative
Christian Menanteau
Cette "finance participative" offre globalement les mêmes garanties que les banques traditionnelles. Il n'y a pas de loup. Sa botte secrète, c’est de faire grossir votre épargne en faisant crédit à des ménages sans jamais mettre les pieds dans une banque. Elle a déjà organisé pour plus de 6,5 milliards de prêts entre particuliers en évitant les intermédiaires bancaires.
Les analystes ont bien senti la truffe : Lending Club, proposée à 15 dollars l’action, s’est arrachée avec une surcote de 65%. Ce qui pose la fortune personnelle d’Arnaud Laplanche à 200 millions.
Cette finance participative a un potentiel absolument phénoménal. Le fonctionnement de son système de prêts est trois fois moins coûteux que celui d’un établissement classique. Toutes les sociétés qui s’engraissent avec les crédits revolving sont menacées. Aux États-Unis, les crédits sur les seules cartes bancaires sont de 850 milliards. Lending Club n’en traite que 0,5%. Le potentiel de progression est ahurissant.
C’est parti, et bien parti en France. La loi permet et encadre l’existence de plateforme de financement participatif. Deux ou trois leaders sont en train d’émerger. Cela va très vite devenir passionnant. Les établissements du XXème siècle prennent un sacré coup de vieux.
Les repères du jour
Grève générale en Italie contre la réforme du marché du travail. Matteo Renzi veut passer en force.
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12/20 à la Commission de Bruxelles. On salue l'une des premières décisions de la nouvelle équipe : elle impose un étiquetage alimentaire plus lisible et plus compréhensible. On va un peu mieux comprendre ce qu'il y a dans nos assiettes.
